Violences à Sainte-Soline : « la responsabilité écrasante des trois organisateurs » pointée par la commission d’enquête
Une commission d’enquête a été créée par l’adoption par l’Assemblée nationale, le 10 mai 2023, d’une proposition de résolution déposée par les présidents des groupes Renaissance et Horizons afin d’analyser les violences ayant eu lieu dans différentes manifestations, notamment à Sainte-Soline. Elle vient de dévoiler ses conclusions.
Une commission d’enquête a été créée par l’adoption par l’Assemblée nationale, le 10 mai 2023, d’une proposition de résolution déposée par les présidents des groupes Renaissance et Horizons afin d’analyser les violences ayant eu lieu dans différentes manifestations, notamment à Sainte-Soline. Elle vient de dévoiler ses conclusions.
L’objet de la commission d’enquête est en effet « la structuration, le financement, les moyens et les modalités d’action des groupuscules auteurs de violences à l’occasion des manifestations et rassemblements intervenus entre le 16 mars et le 3 mai 2023 ainsi que sur le déroulement de ces manifestations et rassemblements ».
Au terme des travaux de la commission d’enquête, le rapporteur conclut à « la responsabilité écrasante des trois organisateurs – les Soulèvements de la Terre, Bassines non merci! et la Confédération paysanne – dans le déferlement des violences constaté à Sainte-Soline le 25 mars 2023 ».
« Les trois organisations ont refusé le dialogue avec les services de l’Etat »
Le rapporteur relève, dans les jours ayant précédé le rassemblement, « les préparatifs et actions peu conformes à l’ambition affichée d’un rassemblement apaisé et pacifique ». Tous les éléments recueillis par la commission d’enquête « indiquent au contraire que les organisateurs de la manifestation de Sainte-Soline se sont pensés avant tout comme des « soldats » d’une cause intégrant pleinement l’enjeu et la nécessité de la radicalité violente ».
Le rapporteur insiste sur le fait que « les trois organisations ont refusé le dialogue avec les services de l’Etat, rendant impossible la formalisation d’un véritable dispositif prévisionnel, tant en matière de maintien de l’ordre que d’évacuation des blessés ». Le bilan humain dressé par le procureur de la République est lourd : 48 gendarmes blessés dont 2 en urgence absolue ; 3 manifestants en urgence absolue ; 2 journalistes en urgence relative.
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Le cas particulier des Soulèvements de la Terre
La commission d’enquête a particulièrement analysé le fonctionnement d'une organisation. Elle explique : « Au sein de la galaxie des mouvements écologistes radicaux, les Soulèvements de la Terre se distinguent par un plus grand degré de structuration et une plus grande expérience de ses militants. Ses dirigeants sont majoritairement jeunes, urbains, diplômés, issus de milieux relativement aisés mais peu insérés dans le monde du travail ». Elle conclut : « Le discours de l’organisation, qui relativise les violences commises contre les biens au moyen d’une rhétorique fallacieuse fondée sur le concept de « désarmement », participe d’un glissement plus large et préoccupant des mouvements écologistes radicaux vers le recours à la violence ».
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Annulation de la dissolution des Soulèvements de la Terre
Il faut rappeler que le Conseil d’Etat a annulé le 9 novembre dernier le décret de dissolution des Soulèvements de la Terre pris par Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur. Il a estimé « qu’aucune provocation à la violence contre les personnes ne peut être imputée aux Soulèvements de la Terre. Le relais, avec une certaine complaisance, d’images d’affrontements de manifestants avec les forces de l’ordre, notamment contre la construction de retenues d’eau à Sainte-Soline, ne constitue pas une revendication, une valorisation ou une justification de tels agissements ». Le Conseil d’Etat a jugé en revanche que les Soulèvements de la Terre se sont « bien livrés à des provocations à des agissements violents à l’encontre des biens ».
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