« Xylella fastidiosa fastidiosa » : nouvelle alerte dans les Pouilles
La sous-espèce fastidiosa de la bactérie « Xylella fastidiosa », responsable de la maladie de Pierce en Californie, vient d’être retrouvée sur six amandiers dans le sud de l’Italie. La vigilance est de mise.
« C’est une alerte, il faut être vigilant notamment sur la circulation du matériel végétal. » C’est par ces mots que Jacques Grosman, expert viticulture à la Direction générale de l’alimentation (DGAL) du ministère de l’Agriculture, réagit à la nouvelle détection de la Xylella fastidiosa fastidiosa en Europe. Le 22 février, le site internet de la région des Pouilles, en Italie, a en effet révélé que « les contrôles effectués par l’Observatoire phytosanitaire de la région des Pouilles sur les insectes vecteurs de Xylella fastidiosa ont permis d’identifier dans la campagne de Triggiano dans la province de Bari, six amandiers positifs pour la bactérie Xylella fastidiosa, sous-espèce fastidiosa ». La région poursuivait en indiquant que les plantes infectées allaient être arrachées ainsi que toutes celles sensibles à la bactérie se situant dans un rayon de 50 mètres du foyer infectieux. De plus, une surveillance renforcée devait être activée dans l’ensemble de la zone délimitée.
L’insecte vecteur « Graphocephala atropunctata » toujours absent en Europe
Cette découverte fait écho à celle de l’an dernier, où un vieux cep portugais s’était révélé infecté. « Depuis, les Portugais effectuent une surveillance intensive », rapporte Jacques Grosman. Six ans plus tôt, c’est dans les îles Baléares que la bactérie avait été retrouvée.
Faut-il dès lors s’inquiéter de la propagation de la bactérie, notamment dans le sud de la France ? « Les conditions californiennes de la maladie de Pierce ne sont pas réunies, estime Jacques Grosman. L’insecte vecteur sur vigne Graphocephala atropunctata, qui est très efficace aux États-Unis, n’a notamment pas été détecté en Europe. » Néanmoins, il convient d’être vigilant lors de l’achat de ses plants, les Italiens en exportant quelques millions tous les ans. « Nous ne savons pas encore s’il y a des vignes-mères, notamment de porte-greffe, dans la zone touchée, observe l’expert. C’est ce que nous demanderons à l’Italie la semaine prochaine. » Si tel est le cas, les plants devront être traités à l’eau chaude avant toute commercialisation.