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Vigne en pente : pour quel treuil opter ?

Les treuils permettent de mécaniser le travail dans les vignes les plus pentues. Voici comment bien faire son choix.

Lorsque les pentes sont trop fortes, les viticulteurs n’ont pas d’autres choix que d’utiliser les treuils pour mécaniser le travail de vigne. Ils tractent généralement des outils de travail du sol bien souvent construits spécifiquement pour cet usage et pilotés par un opérateur : travailler le sol en remontant est un moyen de lutter contre la concurrence de l’enherbement sans utiliser le chimique tout en contrant les effets de l’érosion. Ajoutons que les treuils peuvent éventuellement être appelés à tracter les charges lourdes, comme des caisses de vendange au moment de la récolte.

Des treuils portatifs pour les vignes les plus inaccessibles

Aussi, il existe plusieurs types de treuils utilisés en viticulture : les treuils portés ou sur brouette, les modèles sur chenillettes et les treuils forestiers. L’un des critères de choix va être l’espace disponible et l’accessibilité en haut des vignes. L’absence d’accès et d’espace en bout de rang limite l’usage des treuils aux modèles portatifs (brancard pour le transport par deux opérateurs) ou sur châssis de brouette. D’un poids de 60 à 80 kg, ces appareils se composent d’un moteur thermique animant le treuil, accompagné d’un siège et de points d’ancrage. Forts de soixante ans d’expérience, les Ets Fatton à Ampuis, dans le Rhône, conçoivent leurs appareils. Vendus autour de 4 000 euros, ces outils disposent d’un câble plus long (100-120 m) et plus fin que les treuils motorisés standards. « Le déroulement est freiné pour contrôler la descente de la charrue et l’enroulement bénéficie de plusieurs vitesses pour s’adapter aux configurations », explique Thierry Fatton, dirigeant de la société éponyme. Deux opérateurs sont nécessaires, l’un pilotant le treuil, l’autre conduisant l’outil de travail du sol.

Lorsque la surface à traiter est plus importante, certains viticulteurs sautent le pas du treuil monté sur chenillette. « D’un tarif de l’ordre 6 000 euros (sans la chenillette), ce montage nécessite d’avoir un passage et suffisamment d’espace en bout de rang au sommet des vignes, poursuit Thierry Fatton. Selon l’équipement de la chenillette, le treuil bénéficie d’un entraînement hydraulique directement par l’engin à chenilles ou d’un moteur annexe, lorsque la chenillette ne dispose pas de pompe hydraulique pour les accessoires. » L'installation de l’ancrage peut alors se faire hydrauliquement, gagnant du temps et du confort pour la mise en place à chaque interrang. Exigeant toujours deux opérateurs, ces treuils peuvent également être montés sur le relevage trois points d’un tracteur.

Le treuil forestier pour travailler tout seul

Lorsque le tracteur peut accéder à la parcelle, des viticulteurs font le choix de treuils de type forestier. Les modèles achetés par les viticulteurs sont bien souvent les plus petits de l’offre, la puissance de traction (4-5 tonnes) étant largement supérieure aux besoins dans les vignes. Dirigeant de la société Mary Agri, à Sonnay, en Isère, Félix Mary insiste sur quelques équipements à intégrer, comme le déroulage freiné du câble, pour éviter que la situation s’emballe quand on descend la charrue, et la possibilité de régler la vitesse, afin de limiter le risque de casses sur les vignes. « Certains clients demandent une poulie pour déporter le câble, vers le bas et le plus loin possible du bout du rang, afin que l’outil de travail du sol – qui peut mesurer jusqu’à 1,30 m de long – fonctionne de façon optimale jusqu’au bout du rang", explique le dirigeant.

L’entraînement du treuil peut être mécanique – le régime moteur du tracteur définit alors la vitesse du câble – ou électrohydraulique. « Dans cette dernière configuration, il est possible de gérer l’enclenchement et l’arrêt depuis une radiocommande, que les viticulteurs installent parfois sur le cultivateur, complète Neelson Astic, de la société MFA, basée à Pont-de-l’Isère, dans la Drôme, qui importe les treuils forestiers Krpan. Ainsi, un seul opérateur gère le treuil et l’outil de travail du sol. » Pour sa clientèle viticole, MFA remplace souvent le câble acier par une corde synthétique. « Il n’y a pas de risque de blessure, comme avec un câble élimé, et c’est plus léger, plus souple et facile à réparer, indique Neelson Astic. En revanche, c’est plus sensible à l’usure et à la coupure. C’est donc à proscrire si le profil de la parcelle est plutôt bombé. » Quant au tarif, comptez entre 3 000 et 10 000 euros selon les équipements.

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