Vers des étiquettes interactives sur les bouteilles de vin
La journée technique des œnologues a fait la part belle à l’étiquette, qui sera sûrement à l’avenir beaucoup plus connectée.
La journée technique des œnologues a fait la part belle à l’étiquette, qui sera sûrement à l’avenir beaucoup plus connectée.

La liste des mentions obligatoires devant figurer sur l’étiquette ne cesse de s’allonger. Or l’étiquette est le principal vecteur d'information et d'attraction du consommateur en grande surface et est à ce titre primordiale dans l’acte d’achat. Les vignerons vont donc devoir trouver des moyens originaux pour informer les potentiels acheteurs, sans toutefois la surcharger.
Selon Harold Farnharm de l’agence conseil en marketing et communication Sowine, deux solutions s’offriront aux opérateurs. La première devrait remporter la majorité des suffrages, puisqu’elle a été majoritairement déployée lors de la crise sanitaire : l’emploi de QR Codes. Testée lors des années 2010, cette solution n’avait alors pas rencontré le succès escompté. « Mais depuis quelques années, les appareils photos des smartphones lisent les QR Codes de façon native, a tenu à rappeler le conseiller. Par ailleurs, les conditions technologiques sont aujourd’hui réunies : disponibilité de la 4 ou 5G, généralisation des smartphones, etc. »
L’étiquette parlante de Treasury Wine a multiplié par 4 les ventes
Pour les plus ambitieux, ce QR Code pourra permettre une expérience en réalité augmentée. « En 2018, la marque australienne 19 crimes de Treasury Wine Estates a défrayé la chronique avec ses étiquettes parlantes, a-t-il cité. Cela lui a permis de passer de 4 à 18 millions de cols vendus en seulement dix-huit mois. » Nombre de start-up sont actuellement positionnées sur le sujet, à l’image de Wine Labels ou de Smart Bottle. « On pourra aussi envisager des étiquettes connectées aux réseaux sociaux, multilingues ou proposant des mécaniques d’activation marketing », poursuit Harold Farnharm.
La seconde option réside dans les applications smartphone de reconnaissance des étiquettes, à l’image de ce que proposent le leader du marché Vivino, ou Dans ma bouteille. « Tout l’enjeu va être de s’assurer que le contenu proposé par l’application est bien conforme au message que l’on souhaite adresser », met néanmoins en garde Harold Farnharm.
Sans sulfite, penser à rassurer
Ronan Symoneaux, de l’École supérieure d’agriculture d’Angers, a quant à lui présenté une étude sur la communication autour des vins sans sulfites. Sans surprise, l’éventail des mentions employées est particulièrement large. Sans soufre, certifié sans sulfites ajoutés, vinifié sans soufre, sans soufre ajouté, sans sulfite ajouté, vin sans soufre ajouté, ou encore sulfites naturels, sont autant de termes employés. Avec son équipe, il a interviewé 187 acheteurs et recueilli leurs impressions sur cette mention.
Il en ressort que les consommateurs associent majoritairement « vins sans sulfites ajoutés » à un champ lexical ayant trait au bio, au naturel et au sain. Soit une connotation positive. Les sondés évoquent également, les termes « écologique », « bon », « nature », « pas de mal de tête », « effort », « biodynamie », « nouveau », « non modifié ». Néanmoins, une catégorie à connotation négative et une à très forte connotation négative sont apparues, avec des expressions telles que « attention à la conservation », « ça paraît bien mais j’ai un doute », « précision hypocrite » ou encore « doute (avant le vin avait des sulfites ajoutés ?) ». Au final, si les vins sans sulfites ajoutés résonnent très positivement dans l’esprit des consommateurs, il est important d’être transparent et de « veiller à apaiser les craintes de certains d’entre eux », a conclu Ronan Symoneaux.