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Une sélection massale « dirigée » sur l’arvine
Qu’est ce qu’une sélection massale « dirigée » ?
Les chercheurs de l’Agroscope, à Changins en Suisse, en association avec les viticulteurs du Valais, envisagent de tester un niveau intermédiaire entre les sélections massale et clonale. L’idée est de caractériser les 109 clones d’arvine du conservatoire, issus d’une prospection dans les vielles vignes dans les années 90, et de les regrouper en sous-population, en fonction de leurs paramètres agronomiques et œnologiques. Cela permettrait de planter sur une même parcelle plusieurs individus qui se ressemblent plutôt qu’un seul.
Quel est l’intérêt de cette technique ?
L’argument avancé par les défenseurs de la sélection massale est qu’elle permet de garder un pool de diversité génétique. D’un autre côté, l’arvine présente une grande variabilité d’un individu à l’autre : des rendements allant du simple au triple, des sensibilités différentes au botrytis… « Cela peut causer certains problèmes, explique Jean-Laurent Spring, ingénieur à l’Agroscope de Changins. Par exemple, s’il faut avancer la date de récolte parce que l’une des sous populations est atteinte de pourriture grise, cela pénalise toute la vendange. » Le but est donc de concilier diversité et homogénéité.
À quel stade de développement en est-on ?
Le projet n’est pour l’instant qu’au stade d’étude. Seuls soixante clones ont été caractérisés à l’heure actuelle. « Le protocole est encore en réflexion, mais ce qui est sûr, c’est que nous souhaitons comparer au moins trois modalités : une avec un seul clone, une autre découlant de sélection massale, et une dernière de massale « dirigée ». Nous examinerons si le vin est d’autant plus complexe qu’il y a de la diversité, ou encore si cette dernière tamponne les effets millésimes », informe le scientifique. Les critères de regroupement des sous populations seront très probablement la productivité, la sensibilité au botrytis et le taux de précurseurs d’arômes. La plantation pourrait débuter en 2018. La gestion des aspects traçabilité et sanitaire est toujours, elle aussi, inconnue.