Législation
Une nouvelle bataille à mener sur l’étiquetage
La filière viticole française se mobilise pour maintenir l’exemption de l’étiquetage des calories et des ingrédients pour le vin. Cette dernière est en effet menacée par la révision du texte européen concernant l’étiquetage des denrées alimentaires.
« Les boissons alcoolisées bénéficient pour l'instant d'une exemption de l'étiquetage des calories et des ingrédients. Mais cette disposition est remise en question avec la révision imminente de la directive européenne 2000/13 portant sur les règles d'étiquetage des denrées alimentaires car les boissons alcoolisées et notamment le vin, y sont soumis », explique Maud Plener, de la Cevi (Confédération européenne des vignerons indépendant). Face à cette menace, l'ensemble de la filière viticole, l'Association des brasseurs de France et la Fédération française des spiritueux, se mobilisent pour que cette exemption soit maintenue. Dans un premier temps il faut convaincre le gouvernement français, encore indécis à ce sujet, d'autant que le Ministère de la santé se montre en faveur de l'étiquetage des calories arguant que cette disposition est une solution de lutte contre l'obésité. « Nous avons dores et déjà adressé au Premier ministre et au ministre de l'Agriculture nos arguments contre cet étiquetage des calories pour les convaincre de maintenir l'exemption », précise la Cnaoc. Une action auprès des députés européens est également prévue. « Le texte sera voté par la Commission parlementaire au premier semestre 2010. Le vote du Conseil des ministres donnera lieu à un accord politique à la mi-décembre. Il faut donc se mobiliser, et communiquer notre position auprès des députés », poursuit Maud Plener. Mais cela risque d'être serrée car le Conseil des ministres est sous présidence suédoise, un des principaux pays à être en faveur de cet étiquetage. « Et il n'est pas impossible que la Suède veuille faire aboutir ce dossier sous sa présidence », indique le Comité européen des entreprises vins. L'enjeu est donc de taille, car de telles évolutions d'étiquetage pourraient être lourdes de conséquences pour la filière. « Cela engendrerait un coût difficilement surmontable pour les petites entreprises de vignerons indépendants qui veulent rester compétitives. Un changement d'étiquette entraîne des coûts, notamment de création de maquette, de réimpression, de traduction aussi. Sans compter que l'étiquetage des calories et des ingrédients se fonde sur des analyses en laboratoire qui s'ajoutent encore à l'addition. Et l'opération est à renouveler pour chaque cuvée», souligne Maud Plener.