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Un hybride entre le pneu et la chenille

Le Château Ferry-Lacombe est l’un des trois domaines viticoles privilégiés à avoir essayé le Pneutrac de Trelleborg, qui se présente comme une alternative au pneu classique et à la chenille.

"Nous sommes la première et la seule exploitation viticole française à avoir essayé ce pneu hybride", annonce Laurent Pons, chef de culture du Château Ferry Lacombe, à Trets, dans les Bouches-du-Rhône. Détenue depuis le début des années 2000 par la famille Pinot, cette exploitation de 65 ha en appellations côtes-de-provence et côtes-de-provence-sainte-victoire teste le Pneutrac de Trelleborg sur un tracteur Massey Ferguson 3640 S depuis une année. Elle adhère depuis une dizaine d’années à la charte Terra Vitis, "dont nous poussons le raisonnement à son maximum. Et nous allons même plus loin", explique Laurent Pons.

Dans cette philosophie d’une viticulture respectueuse de l’environnement, sans aller jusqu’au bio, la compaction des sols et le respect de la faune microbienne qui y vit sont des préoccupations majeures. La machine à vendanger est d’ores et déjà équipée de pneumatiques basse pression depuis plusieurs années, afin de minimiser la compaction des sols. En revanche, le choix de pneumatiques pour les tracteurs interlignes est plus limité. D’une part, l’offre globale de pneumatiques spécialement adaptés aux contraintes de la viticulture est restreinte. D’autre part, les tailles de tracteurs et les distances interrangs limitent le panel de dimensions possible. À un moment, l’exploitation a bien pensé investir dans des chenilles. Un projet très vite oublié, du fait qu’une partie de l’exploitation — 8 ha — est située à 14 km du siège.

Trelleborg à la recherche d’essayeurs

Aussi, à l’occasion du renouvellement d’un des tracteurs du parc, l’exploitation se voit proposer l’essai de ces pneumatiques d’un nouveau genre. "D’un côté, mon concessionnaire connaissait mon intérêt pour le respect du sol et les pneumatiques basse pression. De l’autre, il savait que Trelleborg cherchait à placer ses Pneutrac", rappelle le chef de cultures. C’est ainsi que, pour les vendanges 2017, a débarqué sur l’exploitation un Massey Ferguson 3640 S avec cette monte un peu spéciale à profil en oméga. D’une largeur de 480 mm à l’arrière et 280 mm à l’avant, ces pneus disposent d’une bande de roulement classique à barrettes à double crampon que l’on retrouve sur d’autres gammes de la marque. Mais la différence majeure se situe dans les flancs très creusés. Combinés à une pression de gonflage très faible (600 g sur l’exploitation), ces flancs s’écrasent sur la partie basse du pneu, augmentant la longueur de la bande de roulement en contact avec le sol : l’équipementier annonce une surface accrue de 53 %, comparativement à un pneu standard, ce qui impacte aussi positivement la traction.

Après un an et plus de 600 h d’utilisation au labour, au pulvé ou sur la route attelé à la benne de vendange de 40 hl, Laurent Pons dresse un bilan très positif : " le taux de patinage est largement réduit. Le débit de chantier est plus élevé, le sol mieux respecté et la compaction réduite". Trelleborg annonce 20 % de compaction en moins. En cette année particulièrement humide, le chef de cultures a pu le constater dans les parcelles argileuses. "Là où seuls les crampons des Pneutrac s’enfonçaient dans le sol, le pulvé (pourtant chaussé en basse pression) derrière le tracteur s’enfonçait jusqu’à l’essieu." Les limites du pneumatique sont repoussées. Dans ces conditions difficiles, le design en double crampon, combiné à la déformation du pneu, facilite le débourrage et préserve les qualités de traction du train roulant.

Conduire avec ces pneus est un plaisir

Le comportement du pneumatique permet de mieux absorber les cahots, améliorant le confort dans les parcelles. "Même constat sur la route : le profil en oméga joue un rôle d’amortisseur. Et dans les dévers, comme dans les virages sur la route, les flancs ont démontré leur stabilité : on se sent vraiment en sécurité."

Seule crainte pour Laurent Pons, le prix du pneumatique, plus cher qu’un modèle standard, auquel il faut rajouter le coût de la jante, spécifique. "Cependant, si dans bon nombre d’exploitations de la région le pneumatique arrive loin derrière dans les critères d’achat d’un tracteur, il représente pour nous un aspect capital de l’investissement. Dans notre stratégie de renouvellement tous les deux ans d’un de nos cinq tracteurs, je suis certain que le Pneutrac figurera parmi nos prérequis."

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