languedoc-roussillon
Terres du midi, future IGP socle régionale ?
La proposition de la section IGP du CIVL (interprofession des vins du Languedoc), de créer une IGP réunissant les vins de département de l’Aude, de l’Hérault et du Gard, baptisée terres du midi, suscite les débats. René Moréno président de cette section et de l’IGP Héraut défend bec et ongles l’initiative. « Face à l’essoufflement des IGP de département, cette proposition répond à la nécessité de créer, en Languedoc-Roussillon, une stratégie commerciale autour d’une IGP socle régionale de vins d’assemblage, complémentaire de l’IGP vins de pays d’oc », argue-t-il. À terme, l’IGP terres du midi aurait pour objectif de garantir un sourcing suffisant, visant à contrer la menace que représente la concurrence espagnole, voire à gagner de nouvelles parts de marché sur ce segment. « Il ne faut surtout pas perdre ce 1,3 million d’hectolitres au profit des vins espagnols. N’oublions pas que la plupart des exploitations languedociennes en produisent », alerte René Moréno. Au contraire, l’objectif vise à revaloriser ces volumes en lien avec le négoce qui, assure-t-il, « soutient ce projet de création d’une IGP socle régionale. » De son côté, Boris Calmette président des Vignerons coopérateurs approuve et va même plus loin. « Pour être cohérents jusqu’au bout, dit-il, il est primordial de simplifier l’organisation actuelle et regrouper l’ensemble des ODG en charge des IGP autour de l’ODG pays d’oc, en une seule ODG régionale. » Une proposition ayant reçu un accueil pour le moins mitigé du côté des pays d’oc.
La vigilance est de mise
De son côté, Jacques Gravegeal, président de l’ODG pays d’oc, attend la fin de sa tournée terrain, le 11 avril prochain, pour se positionner sur le sujet. D’ici là, l’assemblée générale constitutive de l’IGP terres du midi, programmée le 8 avril, aura eu lieu. « Je sens une grande fragilité économique du marché qui nous oblige à être prudents, prévient-il. Il n’est absolument pas envisageable que l’on prenne le risque de détruire un outil commercial que nous avons mis 28 ans à construire et à consolider. » Le risque serait de voir tirer le marché des IGP oc vers le bas. Un marché situé en moyenne à 93 euros l’hecto, quand les vins IGP département fluctuent entre 78 et 81 euros par hectolitre.