Avenir
Se préparer à la pulvérisation de demain
Nouvelles réglementations et recherches en cours visent à améliorer la qualité de la pulvérisation et limiter la dérive des produits.
Nouvelles réglementations et recherches en cours visent à améliorer la qualité de la pulvérisation et limiter la dérive des produits.
Velléités gouvernementales de réduire l’utilisation des produits phytosanitaires, pressions sociétales, nouvelles réglementations, la pulvérisation est au centre des préoccupations. « En France, la qualité de la pulvérisation est médiocre » constate Vincent Polvèche du Cemagref de Montpellier. Les experts sont néanmoins quasi unanimes : en améliorant la qualité de la pulvérisation, il est possible de réduire de façon importante la dérive et les pertes de produit dans l’environnement. Jusqu’à 10% de pertes en moins, souffle-t-on.
« Quand on a choisi la date et le produit, c’est la qualité de la pulvérisation qui va permettre de diminuer les doses, de limiter les risques pour l’utilisateur et les pertes dans l’environnement » indique Yves Heinzlé, spécialiste de la pulvérisation pour l’Institut français de la vigne et du vin (IFVV). Mais au-delà de l’enjeu environnemental, il est également question d’efficacité de traitements. Ainsi Yvon Bugaret, de l’Association pour la recherche et le développement en viticulture durable, explique que le matériel a été déterminant pour assurer la réussite des traitements l’été dernier en bordelais. « Beaucoup ont incriminé les produits, ont déclaré que le mildiou était plus virulent, mais je suis persuadé que dans de nombreux cas, les pulvérisateurs n’étaient pas dans les clous » indique-t-il.
La réglementation à venir devrait permettre d’améliorer la situation. Elle prévoit qu’à partir de janvier 2009, tous les utilisateurs soumettent leur pulvérisateurs à un contrôle. Vérification des fuites, répartition de la bouillie dans les circuits, le contrôle du pulvérisateur sera une garantie du bon fonctionnement de l’appareil. Cette réglementation va être complétée par la mise en place d’une pastille verte sur le matériel neuf et le matériel d’occasion. « Elle garantit certaines exigences environnementales, comme la présence d’une cuve de rinçage, et est basée sur le principe de l’auto-certification : les constructeurs et les concessionnaires s’engagent au respect des règles » indique Vincent Polvèche, du Cemagref. La réglementation ne devrait pas engendrer de bouleversement dans un parc de pulvérisateur d’un âge moyen évalué à une dizaine d’années. « Il n’y a pas de raison que cette nouvelle réglementation accélère le renouvellement du parc. Il est possible même que les achats se ralentissent un peu en zone de crise car le prix des pulvérisateurs risquent d’être tirés légèrement vers le haut» indique Vincent Polvèche. Par ailleurs, comme le fait remarquer Jean-Christophe Rousseau de Berthoud, le matériel neuf est déjà en général en conformité avec la nouvelle réglementation.