[Salon de l’agriculture] Le Président Macron a compris les craintes de la filière vitivinicole
A l’occasion du Salon de l’Agriculture, le Président de la République s’est rendu au pavillon des vins pour y rencontrer la filière. Selon les professionnels, Emmanuel Macron a une vraie conscience des problèmes actuels mais doit aller plus vite sur les dossiers.
A l’occasion du Salon de l’Agriculture, le Président de la République s’est rendu au pavillon des vins pour y rencontrer la filière. Selon les professionnels, Emmanuel Macron a une vraie conscience des problèmes actuels mais doit aller plus vite sur les dossiers.

Impossible pour Emmanuel Macron de passer par le pavillon des vins sans aborder le dossier de la fameuse taxe « Trump », tant la situation économique inquiète la filière vitivinicole. « Dans un contexte déjà morose, la taxe américaine sur les vins est la goutte qui fait déborder le vase, plante Jean-Marie Barillère, président du Comité national des interprofessions des vins à appellation d’origine et à indication géographique (Cniv). Ces 25 %, certains pensent que c’est peanuts, mais en réalité c’est énorme ! » Une situation qui irrite d’autant plus la filière qu’elle découle d’un conflit, celui de Boeing et Airbus, sur lequel elle n’a aucune emprise. Le Président a montré, selon Jean-Marie Barillère une vraie connaissance et compréhension du sujet, « mais n’a pas donné les réponses que nous attendions ». En effet, s’il approuve la nécessité d’une aide pour compenser la perte sèche pour la filière, estimée à 300 millions d’euros, et a demandé à l’Europe l’autorisation d’instaurer un fonds de compensation, la réponse ne pourrait venir que courant mai. « Le manque à gagner s’accentue chaque jour, il y a urgence ! rétorque Jérôme Despey. Pour nous cette réponse n’est pas adaptée à la situation qui, si elle n’est pas traitée immédiatement, pourrait mettre en péril la filière et avec elle près de 100 000 emplois. » Les cadres de la filière devraient par ailleurs rencontrer le PDG d’Airbus après le Salon de l’Agriculture.
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Autre sujet abordé avec le Président de la République, celui de la transition écologique. « Pas d’interdiction sans solution » a promis Emmanuel Macron. Des propos qui ont rassuré la filière. Sur les ZNT, il a ajouté que les contrôles pour la campagne 2020 seront d’ordre pédagogique. Une circulaire est également attendue dans les prochaines semaines pour sécuriser les agriculteurs vis-à-vis d’éventuelles sanctions juridiques en cas de plainte de riverain. « Mais ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de sanction cette année que les viticulteurs doivent faire abstraction de la loi » a avertit Jean-Marie Barillère. Emmanuel Macron s’est également montré ouvert en affirmant aux responsables de la filière : « si vous prouvez que le matériel est adapté à la réduction de la dérive et protège les riverains, alors dans ce cas on peut réduire les distances de ZNT ».
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