Relevage de la vigne et santé : les conclusions de la MSA
Attention aux sollicitations des épaules, dos et rachis lors des travaux de relevage de la vigne. Ces membres sont les plus exposés.
Attention aux sollicitations des épaules, dos et rachis lors des travaux de relevage de la vigne. Ces membres sont les plus exposés.
La MSA a réalisé, au cours de la campagne 2021, une étude sur la pénibilité du relevage sur des vignes de Charente. Les experts ont comparé quatre exploitations ayant chacune une stratégie de relevage différente : soit un système classique à un seul fil releveur, soit un relevage à la machine complété par une intervention manuelle, soit un système avec écarteurs en deux passages, soit un système classique à deux fils releveurs.
Les temps de posture ont été décortiqués pour chaque modalité. « Nous nous sommes aperçus qu’il n’y a pas un système meilleur qu’un autre pour la santé, relate Angélique Pierre, de la MSA. Mais il est important d’être formé pour faire le bon geste dans chaque cas. »
Des petits gestes pour rendre le relevage moins pénible
Si un relevage classique sollicite davantage le dos, les écarteurs ont un impact sur les épaules, car les bras sont quasiment toujours levés. Passer derrière la machine semble moins fatigant, mais l’opérateur ne fait qu’une seule tâche tout au long de la journée (tricotage). Ainsi le rachis se trouve fortement sollicité. De même la surveillance du travail de la machine mobilise fortement la nuque.
Quelques points particuliers méritent une attention spéciale. Travailler sur un rang complet plutôt que sur un demi-rang demande un effort physique non négligeable et sollicite le rachis. Tout comme une végétation trop importante entraîne une inclinaison du corps vers l’arrière et les mêmes maux. L’opérateur doit également veiller à bien travailler face au rang, et non pas de trois-quarts, pour éviter les torsions du dos. « Redescendre la rangée sans tache permet chez certains une récupération cardiaque », illustre encore Angélique Pierre.
Questionner ses pratiques et les adapter
L’étude a permis aux viticulteurs partenaires de se questionner et d’adapter leur pratique. Damien Renaud par exemple, qui est exploitant à Boutiers-Saint-Trojan en Charente et qui palisse à la machine, a arrêté le travail à deux : le chauffeur alterne ainsi entre conduite et tricotage dans le rang. Emma Marquizeau, viticultrice à Givrezac, en Charente-Maritime, travaille maintenant systématiquement avec ses équipes en face-à-face pour passer les branches dans les écarteurs. « Et l’an prochain je tondrai le demi-cavaillon du côté enherbé, plutôt que de le travailler, ajoute-t-elle. Pour ne pas avoir de butte et garder les pieds bien à plat. »