Quelle buse pour quel pulvé en vigne ?
À l’occasion du rendez-vous Forum pulvé en Charente, les experts locaux ont testé diverses combinaisons de buses et réglages sur trois matériels. Voici leurs conclusions.
À l’occasion du rendez-vous Forum pulvé en Charente, les experts locaux ont testé diverses combinaisons de buses et réglages sur trois matériels. Voici leurs conclusions.
Pour cette 7e édition du Forum pulvé, les experts ont étudié la qualité d’application de trois pulvérisateurs sous différentes configurations (vitesse d’avancement, pression, angle des diffuseurs), avec des buses classiques ou bien des buses antidérive. Les matériels retenus ont été le Bertoni Arcobaleno, un jet porté 4 faces à panneaux récupérateurs, le Berthoud Win'Air, un jet porté 6 faces, et le Lipco GSD jet porté 4 faces, également à panneaux récupérateurs.
Bertoni Arcobaleno : avantage aux buses en fente
L’Arcobaleno a été testé avec des buses ATR 60° lilas et des IDK 90° olive (antidérive), à 8 bars. Fin mai, la première configuration a donné une bonne qualité de pulvérisation et un dépôt homogène. Dans la seconde, les faces inférieures des feuilles ont été moins bien atteintes. Les conclusions ont été similaires lors du passage fin juin. À la fin juillet, en pleine végétation, les différences se sont estompées, mais les buses ATR 60° lilas sont restées les mieux adaptées. Les mêmes buses avec un cône de 80° ont donné un résultat un peu moins bon. Les buses antidérive Lechler AD 80° olive sont arrivées à un résultat identique aux IDK 90°, en dessous des ATR.
Berthoud Win'Air : les buses antidérive aussi efficaces
En début de végétation, le WinAir a reçu des buses ATR 80° lilas, TVI 80° rose ou IDK 90°, toutes testées à 7 bars. Les buses ATR et IDK ressortent comme meilleures configurations, bien que les dépôts soient relativement hétérogènes. L’essai de changement d’orientation des buses IDK n’a pas donné satisfaction. Fin juin, les buses ATR et IDK ont été testées avec deux couples de pression/vitesse : 7,6 bars à 7,5 km/h et 5,7 bars à 6,5 km/h. Les buses antidérive à faible pression ont donné le moins bon résultat.
La meilleure configuration reste les buses ATR 80° lilas à une pression de 7,6 bars pour une vitesse d’avancement de 7,5 km/h, malgré un léger manque d’efficacité sur la face inférieure des feuilles. En pleine végétation, l’essai de buses AD 80° olive à 7,6 bars a donné le résultat le plus performant, toujours avec quelques lacunes sous les feuilles. Les buses ATR 80° lilas à 7,6 bars et ATR 80° marron à 5 bars ont entraîné une qualité de dépôt globalement médiocre.
Lipco GSD 150L : mieux vaut panacher les buses
Équipé de buses IDK 90° orange et à 4 bars, le Lipco a montré dès le début de végétation un manque d’efficacité sur la face inférieure des feuilles. Le panachage de buses antidérive en haut et en bas, avec des buses ATR marron au milieu a permis de gagner en efficacité. Fin juin, les buses IDK ont été testées dans un cas à 5,7 bars et 8 km/h, et dans l’autre à 9,4 bars et 7 km/h. Le travail à plus grande pression montre de meilleurs résultats sur ce type de buse. En pleine végétation, toutes les buses testées ont eu des difficultés à atteindre la face inférieure des feuilles. À vitesse égale (8,3 km/h) et à cette époque, ce sont les buses ATR qui ont donné le meilleur résultat.
Les viticulteurs ayant réalisé les essais ont par ailleurs constaté quelques soucis de bouchage avec les buses antidérive. Cela provient, selon Alexandre Davy, expert IFV, de la pastille de calibrage en amont qui est très petite, d’où la tendance de ces buses à se boucher facilement. « Cela étant dit, les buses en fente ne se bouchent que rarement, mais elles perdent souvent 20 à 30 % d’efficacité sans que l’on s’en rende compte », avertit l’ingénieur. Il conclut de ces expérimentations que, quels que soient le pulvé et la configuration, les faces inférieures restent plus difficiles à atteindre. Mais aussi que les buses antidérive nécessitent une pression plus élevée, et que le panache des buses peut être une solution intéressante comme compromis entre efficacité et réduction de la dérive, bien que cette configuration ne soit pas reconnue vis-à-vis de la réglementation ZNT. Et de finir en disant qu’il faut être inventif pour utiliser le réglage le plus adapté à son pulvérisateur par rapport à son vignoble : choix de la buse, distance au feuillage, rotation du ventilateur, orientation des diffuseurs…
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À l’occasion du Forum pulvé les experts ont également évalué la pulvérisation sur une campagne par notation de maladie, selon les modèles de buses. Trois matériels (Friuli Drift recovery, Dhugues Kôléos et Berthoud Win’Air drive) ont été montés en busage classique ou bien antidérive. Les attaques de mildiou ont été identiques selon les buses d’un point de vue statistique. Seul le Dhugues a montré des attaques sur grappe significativement inférieures lorsqu’il était équipé de buses antidérive, en comparaison avec des buses classiques.