OCM
Que faire de 226 millions d’euros ?
La France a été dans l’incapacité en 2009 d’utiliser en totalité les crédits accordés par Bruxelles pour sa politique viticole. Les professionnels se sont bien juré pour 2010 d’épuiser la nouvelle enveloppe.
Les quelque 17 millions d'euros sur le total de 172 qui avait été attribués par Bruxelles à la France au titre de l'année 2009 pour mener sa politique viticole dans le cadre de l'OCM (organisation commune de marché), et qui sont retournés dans l'escarcelle de la commission européenne, faute d'avoir été utilisés en temps et en heure, sont restés en travers de la gorge de plus d'un responsable professionnel. Surtout par les temps difficiles qui courent. Et encore, l'affaire aurait pu être encore plus pénible à avaler si 26 millions d'euros n'avaient pas servi à financer de la distillation. Aussi, en ce début d'année nouvelle, le message est clair et unanime : il est hors de question qu'en 2010, un seul centime de l'enveloppe allouée qui s'élèvera de plus cette fois-ci à 226 millions d'euros ne reprenne le chemin de Bruxelles. « D'autant plus que ce type d'aide ne sera pas éternel », souligne Denis Verdier, président de la CCVF (Confédération des coopératives vinicoles de France). « Nous en bénéficierons jusqu'en 2013 mais après les cartes seront rebattues puisqu'il risque ne plus y avoir d'OCM spécifique au vin».
Lourdeur administrative
Une certaine lourdeur administrative serait en partie responsable de l'inemploi de la totalité des crédits communautaires. Une meilleure efficacité devrait être trouvée cette année, assure Jérôme Despey, président du conseil spécialisé vin de FAM (FranceAgriMer), avec la nomination d'un coordinateur chargé de faire le lien entre le ministère de l'agriculture, FAM et les professionnels. Jérôme Despey préside également un groupe de travail dont l'objectif est de simplifier le montage des dossiers de demande de crédits. « Pour la restructuration du vignoble, par exemple, nous allons mettre sur la table du conseil spécialisé un projet d'arrêté annuel et pluriannuel afin que le maximum de vignerons puissent déposer leur dossier et être payés en année n. Nous devons absolument simplifier la procédure. Les contrôles avant arrachage, à la plantation, la mesure des parcelles ont beaucoup compliqué les choses. Un suivi mensuel au sein de ce même conseil sera assuré pour suivre l'état de consommation des crédits afin qu'au mois de juin, si nécessaire, les lignes budgétaires sur les différents postes d'investissement possibles (prestations viniques, restructuration, promotion, recherche...) puissent être modifiées ».