PUMAgri entretient le sol
Le projet de recherche PUMAgri, lancé en 2015 et porté par l’entreprise Sitia, a donné naissance à un robot opérationnel. Il pourrait déboucher sur un modèle de présérie prochainement.
Le projet de recherche PUMAgri, lancé en 2015 et porté par l’entreprise Sitia, a donné naissance à un robot opérationnel. Il pourrait déboucher sur un modèle de présérie prochainement.
Réaliser les tâches répétitives liées à l’entretien du sol dans les secteurs du maraîchage, de la viticulture et de la culture en plein champs. Tel est l’objectif initial du prototype issu du programme de recherche PUMAgri, pour Plate-forme universelle mobile pour l’agriculture, piloté par l’entreprise Sitia et en collaboration avec l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (Irstea).
Le robot, vedette du stand de l’institut lors du dernier Salon de l’agriculture à Paris, a réalisé ses premiers tests au champ en 2017 sur des cultures de salades. Les chercheurs, qui ont pu y installer une bineuse classique grâce à un relevage doté d’un attelage trois points, font état d’un travail d’une qualité très satisfaisante (comparable à celui d’un tracteur), le tout à une vitesse d’avancement de 3,5 km/h. Plus récemment, le porteur de projet a testé le robot dans un contexte viticole, équipé de deux charrues décavaillonneuses.
Si la mise en route sur le rang doit encore se faire manuellement, l’engin travaille ensuite en complète autonomie, y compris pour les demi-tours. À l’avenir, il pourrait également réaliser certains travaux en vert comme le rognage ou l’effeuillage. Cependant, seules les vignes basses pourront prétendre utiliser le petit enjambeur autonome en l’état. En effet, il bénéficie d’une hauteur sous châssis allant de 0,70 à 1,30 m. Avec une voie variable de 1,30 m à 2,10 m, la largeur ne devrait pas poser de problème dans la plupart des vignobles.
Travailler près de 10 ha par jour en autonomie
Combinant moteur diesel et batteries, PUMAgri, qui pèse près de 2 t, peut progresser jusqu’à 10 km/h. D’une puissance équivalente à un tracteur de 40-50 ch, il devrait à terme pouvoir travailler une surface de 10 ha entre deux recharges. « Les principaux défis auxquels PUMAgri est confronté sont l’autonomie, la perception du végétal et la performance agricole », relate toutefois l’entreprise Sitia.
L’équipe de l’Irstea de Clermont-Ferrand a longuement planché sur le système de navigation du robot, qui a été pensé dans un objectif de sécurité maximale. « Selon le type de culture, les systèmes les plus pertinents peuvent varier » note Roland Lenain, directeur de recherches à l’Irstea. « Pour la vigne, nous avons retenu le GPS centimétrique et les capteurs lasers » poursuit-il. Le positionnement du robot au-dessus de la vigne est effectivement idéal pour permettre aux lasers de capter le feuillage et ajuster la trajectoire en temps réel. En cas d’obstacle surmontable, le robot est capable de moduler sa vitesse afin de le passer sans encombre. S’il s’agit d’un obstacle de plus grande taille, il peut le contourner (applicable dans les cultures de plein champ), ou s’arrêter (plus probable dans le cas de la vigne). L’intervention d’un opérateur est alors nécessaire pour que le robot puisse reprendre son travail.
Le déploiement pourrait avoir lieu dès 2019
Pour l’heure, il est possible de suivre et piloter le robot via une application disponible sur tablette et smartphone. L’automate exprime même l’appréciation de sa trajectoire : « si ses capteurs détectent un décalage trop important à l’aune de son itinéraire initial, il envoie un message à l’application et signale un problème », explique Roland Lenain.
Le consortium espère un déploiement de sa solution robotisée dès la fin du projet, l’an prochain, et table sur 500 machines en circulation d’ici 2023. Le tarif estimé n’a quant à lui pas été communiqué.