Pulvérisateurs viticoles - Vers de l’aéroporté en face par face
Le pulvérisateur Aérotec, de Tec pulvérisation, utilise un flux d’air spécifique généré par des ventilateurs, nouveau en agriculture. Il englobe la végétation, évitant ainsi les problèmes de dérive et optimisant la qualité de traitement.
Le pulvérisateur Aérotec, de Tec pulvérisation, utilise un flux d’air spécifique généré par des ventilateurs, nouveau en agriculture. Il englobe la végétation, évitant ainsi les problèmes de dérive et optimisant la qualité de traitement.
L’entreprise Tec pulvérisation planche sur une nouvelle technique de pulvérisation, dite aéroportée (jet porté projeté). « Le ventilateur utilisé a des pâles progressives légèrement fermées et plus ouvertes à l’extérieur », décrit Raphaël Bernat, vigneron bordelais et gérant de l’entreprise Tec pulvérisation. Cela ne crée pas un flux d’air très large mais un flux d’air rotationnel en forme de cône avec une légère dépression interne. « Le flux de produit de traitement qui se trouve au centre de ce cône n’est donc pas gêné par le flux d’air ; la buse travaille correctement », poursuit-il. Le flux rotationnel englobe la végétation, ce qui limite la dérive. En outre comme le flux d’air n’a pas de contrainte, il n’y a pas de sifflement, donc moins de bruit.
Autre effet positif majeur sur la qualité du traitement : le flux rotationnel évite le plaquage des feuilles les unes contre les autres. Elles subissent même un effet de retournement qui permet leur brassage et optimise le traitement des faces inférieures.
En 2021, Raphaël Bernat a fait appel à l’IFV pour évaluer la qualité de pulvérisation de cette technologie. « Les premiers résultats mettent en avant une très bonne régularité de la pulvérisation sur l’ensemble de la végétation (face supérieure et inférieure, côtés et cœur de végétation) », se réjouit le vigneron.
Le panachage des buses sera possible
Les essais ont également montré que ce pulvérisateur, nommé Aérotec, procure une bonne qualité d’application avec tous les types de buses, qu’elles soient classiques ou antidérives. Il est donc possible de les panacher. Les buses antidérives pourraient être installées sur la partie haute, tandis que les buses classiques viseraient le cœur de la végétation et la zone fructifère.
Raphaël Bernat a traité cette année les 30 hectares de son exploitation uniquement avec cette innovation et exclusivement avec des produits de contact, permettant de valider cette technique sur une année à forte pression mildiou et black-rot.
En parallèle, le développement industriel du projet a été lancé en collaboration avec la société Vermande. « L’enjeu était notamment de fabriquer des descentes avec le moins d’encombrements possible et avec un poids réduit pour pouvoir traiter, par exemple, trois rangs complets en vignes à 2 mètres », détaille Raphaël Bernat. L’étape suivante a été la fabrication d’un chassis-cuve en collaboration avec deux sociétés spécialisées, GAIIAR bureau d’études et 2GA agriculture de précision.
Le préréférencement démarrera en 2022 avec le placement de plusieurs appareils chez quelques viticulteurs qui les utiliseront sur leur exploitation. « On passera ensuite à la commercialisation avec trois types d’appareils, tous équipés de centrales hydrauliques, précise Raphaël Bernat. Dès 2023, on lancera un appareil traîné sur boggie de 800 litres pour les vignes de 1,5 à 2 mètres en trois rangs complets, un 1 500 litres pour les vignes de 2,5 à 3 mètres en deux rangs complets ainsi qu’un enjambeur pour les vignes de 1 à 1,3 mètre. »
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