Technique viticole
Optimiser la pulvérisation foliaire à la véraison
Une pulvérisation foliaire d’azote et/ou de soufre à la véraison améliore le potentiel aromatique des vins blancs secs et rosés. Conseils pour une technique viticole qui a fait ses preuves.
Une pulvérisation foliaire d’azote et/ou de soufre à la véraison améliore le potentiel aromatique des vins blancs secs et rosés. Conseils pour une technique viticole qui a fait ses preuves.
Définir la qualité du profil produit
“ La première question à se poser par rapport à l’apport foliaire d’azote et soufre à la véraison est l’objectif recherché pour la qualité du vin dans la mesure où il a été prouvé qu’une telle intervention était bénéfique pour développer les arômes sur vins blancs et rosés ”, explique Thierry Dufourcq de l’IFV. “ Il est également recommandé de procéder à une analyse des moûts afin de vérifier s’il y a ou non une carence en azote, analyse qui permettra par ailleurs de fixer les quantités à apporter ”, ajoute-t-il. Afin d’éviter la réduction des vins au cours de la vinification, les apports de soufre doivent être limités à une demi-dose d’azote.
Associer urée et soufre élémentaire pour une efficacité optimisée
L’IFV Sud-Ouest a comparé l’efficacité de différentes associations : une pulvérisation d’urée, une pulvérisation d’urée associée à un sulfate et une pulvérisation d’urée associée à un soufre élémentaire. “ Les résultats obtenus avec l’association urée + sulfate ne se distinguent pas de ceux obtenus avec la pulvérisation d’urée seule. En revanche, l’association urée + soufre élémentaire montre des gains en thiols variétaux dans les vins bien supérieurs. Pour surexprimer les thiols variétaux dans les vins, il est donc préférable d’associer urée et soufre élémentaire pour une efficacité optimisée ”, observe Thierry Dufourcq.
Fractionner les apports, assurer un bon mouillage
L’efficacité d’une pulvérisation foliaire d’azote/soufre à la véraison est conditionnée par sa mise en œuvre. Ainsi, il est recommandé de fractionner les apports en 2 (5 à 10 kg/ha/passage) et d’assurer un bon mouillage du feuillage (200 à 400 litres par hectare). “ Le fractionnement et le mouillage permettent une meilleure assimilation de l’azote et limitent le risque de brûlure ”, précise Thierry Dufourcq. Les deux passages doivent intervenir lorsque la véraison est engagée (à environ 20 %) puis 7 à 10 jours après. Un passage trop précoce aurait une action fertilisante pour la plante et serait moins efficace pour augmenter l’azote dans le moût. En fonction des doses apportées, le coût de ces interventions oscille entre 50 et 100 euros/ha, un investissement à mettre en relation avec une meilleure valorisation d’un vin plus fruité et plus aromatique : de l’ordre de 10 à 20 euros par hectolitre en fonction des vins, selon les estimations de l’IFV.