Nouvelle impulsion pour le plan Écophyto
Une augmentation de 12 % de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques depuis 2014. C’est l’amer constat qu’on fait les ministres de la Transition écologique, de la Santé, de l’Agriculture et de l’Enseignement supérieur lors du comité d’orientation stratégique et de suivi du plan Écophyto en juillet dernier. Bien que ces derniers aient relevé des avancées, telles que le réseau Déphy et le déploiement des CEPP, ils ont souhaité donner une nouvelle impulsion au plan, qui actualise et renforce la version II, sous le nom d’Écophyto II +. Pour cela, les ministres ont décidé de cibler plus particulièrement des actions de recherche appliquée et de transfert de l’innovation, ainsi que le déploiement des collectifs d’agriculteurs, dans le cadre des 71 millions d’euros de crédits annuels alloués au plan. Les outils du Grand plan d’investissement (5 milliards d’euros) seront également mobilisés pour soutenir le développement de solutions technologiques en agroéquipements et en biocontrôle.
Encourager la substitution du glyphosate lors du renouvellement d’AMM
Les ministres ont de surcroît annoncé un programme de recherches prioritaire, doté de 30 millions d’euros, destiné à accroître la mobilisation de la communauté scientifique. Mais pour la Confédération paysanne, le compte n’y est pas. « Ce plan pérennise un modèle qui a atteint ses limites sociales, sociétales et environnementales », estime-t-elle. Le syndicat regrette également que la mobilisation des financements se fasse sur la recherche, qui ne s’adresse toujours pas directement aux paysans pour les accompagner dans le changement. De son côté, la Fnsea se dit également prudente, et ne partagera l’enthousiasme des pouvoirs publics que lorsque ces derniers ajusteront leurs moyens à leurs ambitions. Par ailleurs, les ministres ont acté que les renouvellements d’AMM par l’Anses de produits à base de glyphosate ne seront délivrés que pour trois ans, afin d’encourager la substitution. Le plan Écophyto II + sera soumis à consultation publique à l’automne prochain et publié avant fin 2018.