La fin de l'exemption?
Non à l’étiquetage des ingrédients et des calories !
L’ensemble de la filière s’oppose de manière unanime au projet de règlement européen sur l’étiquetage qui imposerait la liste des ingrédients ainsi que la valeur énergétique du vin.
En matière d'étiquetage, les choses pourraient aller vite. Le vote final en assemblée plénière du Parlement européen, co-décisionnaire en la matière, devrait avoir lieu en mai prochain. La filière viticole, mais aussi les brasseurs et les producteurs de spiritueux, eux aussi concernés, sont donc vent debout contre ce projet de règlement élaboré par la Commission européenne qui vise à encadrer la présentation et l'étiquetage des denrées alimentaires, y compris les boissons alcoolisées. Jusqu'à présent, la directive 2000/13 exemptait le vin de tout étiquetage d'une liste des ingrédients ou du nombre de calories qu'il pouvait contenir. L'exemption, dans le nouveau projet de règlement devrait se maintenir encore cinq ans, juste le temps nécessaire pour produire un rapport sur l'intérêt pour le consommateur de lui fournir de telles indications. Alors, faudrait-il indiquer sur l'étiquette de chaque bouteille, la valeur nutritionnelle du produit ainsi que la liste des ingrédients qui le composent. « On ne peut pas nous imposer de nouvelles obligations en matière d'étiquetage. Nous sommes déjà soumis à une législation spécifique qui nous impose beaucoup. A force d'en rajouter, nos étiquettes deviendront illisibles ! » tonne Pierre Aguilas, président de la Cnaoc (Confédération nationale des producteurs de vins à AOC). Et la CEVI (Confédération européenne des vignerons indépendants) de rappeler elle aussi, qu'à la différence des autres boissons et denrées alimentaires, la production et l'étiquetage de vin sont déjà strictement encadrés. « Le vin est un produit répondant à une définition légale et obéissant à un cadre juridique complet. Une liste bien précise de pratiques et de traitements œnologiques autorisés est dressée ». De plus, souligne l'organisation, « le vin n'est pas le résultat d'une recette prédéterminée ». Selon celui qui le produit, selon le terroir d'où il est issu, les variations seront notables. Sans négliger l'effet millésime : ce qui conduirait à revoir chaque année l'étiquetage des calories.