La coopérative Vignerons Propriétés Associés lance une SCIC pour préserver ses vignes
Face au problème préoccupant du manque de renouvellement des générations dans son vignoble, la coopérative gardoise VPA lance une Société coopérative d’intérêt collectif pour favoriser les installations.
Face au problème préoccupant du manque de renouvellement des générations dans son vignoble, la coopérative gardoise VPA lance une Société coopérative d’intérêt collectif pour favoriser les installations.
« Le problème c’est l’âge de nos coopérateurs ; 50 % ont plus de 55 ans, se désole Denis Verdier, président de la coopérative gardoise Vignerons Propriétés Associés (VPA). Il y a seulement 15 à 20 installations dans le Gard par an, c’est catastrophique ». Pour encourager les projets d’installation de viticulteurs et viticultrices, sa coopérative a donc décidé de monter une Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) baptisée Vignobles Associés. Elle a été lancée officiellement à Nîmes, le 20 septembre. La SCIC a vocation à acheter des terres et les louer à des jeunes désirant s’installer. Le but est donc « d’installer des jeunes et permettre aux vieux de partir », résume Denis Verdier, tout en pérennisant les paysages et l'activité viticole.
Une part sociale proposée à 1 000 euros
La coopérative gardoise s’est inspirée de la démarche des Vignerons Ardéchois. Leur SCIC Ardèche Vignobles, lancée en 2018, rassemble aujourd’hui quelque 800 sociétaires. La part sociale est de 1 000 euros minimum. Elle doit être détenue pendant au moins 5 ans. « Les jeunes installés pourront racheter les terres au bout de 5 ans, ce qui apportera un budget supplémentaire à la SCIC », projette Denis Verdier.
Une convention est nouée avec la chambre d’agriculture du Gard pour la formation des installés et la constitution des dossiers Jeunes Agriculteurs. Sa présidente, Magali Saumade, est même marraine du projet. « Nous savons que l’acquisition foncière est trop souvent rédhibitoire à l’installation. Nous soutiendrons toutes les initiatives qui permettront aux agriculteurs de s’installer », indique-t-elle en présentant le lancement de la SCIC sur le site de la chambre d’agriculture du Gard. La SCIC travaillera également en lien avec la Safer.
Motiver par l’intérêt financier et les valeurs collaboratives
Pour motiver les sociétaires potentiels, la SCIC met en avant l’aspect fiscal avec une déduction de 25 % du montant investi ainsi qu’une dotation de 50 euros de vin par an sur la durée de l’investissement. Elle souligne aussi la richesse de l’offre de la coopérative, avec 9 appellations, 31 cépages et 2 700 hectares. Elle avance également son engagement environnemental avec 72 % de vignes dans des démarches telles que HVE, bio ou Terra Vis. Elle argumente sur le partage de valeurs, autour de la préservation du paysage et de la participation au développement local. Des animations sont promises tout au long de la saison : atelier taille, vendanges, découverte du nouveau millésime, dégustations…
La coopérative compte à ce jour 280 adhérents. Denis Verdier espère pouvoir installer « un jeune par village ».