L’Union des grands crus de Bordeaux reste optimiste sur l’export
Dans un contexte plus que morose, l’Union des grands crus de Bordeaux affiche un optimisme résolu quant aux marchés export.
Dans un contexte plus que morose, l’Union des grands crus de Bordeaux affiche un optimisme résolu quant aux marchés export.
Pour alimenter une vision d’avenir positive, l’Union des Grands crus de Bordeaux (UGCB) se base sur les données export des douanes, pour la catégorie des vins dont les prix de départ sont supérieurs à 22,50 euros la bouteille. Les vins de Bordeaux pèsent pour 68% en valeur et 63% en volume de cette catégorie. « C’est le cas de la quasi totalité des vins des membres de l’Union », argumente Ronan Laborde président de l’UGCB et copropriétaire du château Clinet, à Pomerol. Ces exportations ont atteint 1,15 milliard d’euros, entre juillet 2018 et juillet 2019. « Un record depuis 2012 », s’enthousiasme Ronan Laborde. La progression à 1 an est de 12% en valeur. Elle atteint même 30% pour les États-Unis, 22% pour le Royaume-Uni et 15% pour la Suisse.
Certes, c’était avant le 18 octobre 2019, date d’entrée en vigueur de la surtaxe Trump. De la tournée que l’UGCB vient d’opérer en Amérique du Nord, Ronan Laborde retient un climat d’attentisme des opérateurs sachant qu’une modification des produits concernés et niveaux de taxe est attendue pour mi-février. Mais, le président de l’UGCB a constaté « un dynamisme des grands crus » et croit en l’atout de la « fraîcheur et digestibilité des vins ». « Les stocks tournent bien, le marché est dynamique. Je vois mal les importateurs changer leur référencement ». Il constate « une solidarité entre producteurs, importateurs, distributeurs et négociants » avec un partage de la taxe, dans des proportions variables selon les cas. S’il s’attend à un ralentissement, « on fera tout pour défendre nos positions » affirme-t-il.
Mieux communiquer sur les produits
L’UGCB, qui regroupe 134 membres produisant des vins dans 14 appellations bordelaises, veut monter en puissance en communication. En organisant 80 événements par an dans 15 pays et 65 villes, l’association estime toucher quelque 50 000 professionnels durant l’année. Pour rester en contact avec eux, elle lance un magazine numérique baptisé Vintage by UCGB.
Elle renforce aussi la communication via les réseaux sociaux, notamment en Chine. Le site a d’ailleurs été traduit en chinois. « C’est notre premier marché », souligne Ronan Laborde qui parle tout de même de rééquilibrage. « Elle a représenté jusqu’à 40% des exportations. Aujourd’hui nous sommes à 29% de part de marché ». Une évolution qu’il juge plutôt bénéfique. Il fait le constat d’un élargissement du marché avec de plus en plus de pays où des consommateurs « adhèrent à notre art de vivre. Il y a une évolution mondiale vers des produits plaisir ». Un créneau concurrentiel mais sur lequel l’UGCB compte bien continuer de creuser son sillon. La formation des commerciaux est un autre levier pour y parvenir. L’UGCB a monté une formation de 3 jours répartis dans l’année destinée aux courtiers et négociants. Les 50 places ont été remplies sans problème. « Les connaissances et les pratiques évoluent dans le vignoble. On doit les mettre au fait. Il y a une demande ». Une prochaine session est à l’étude. Le constat est clair, au-delà de la réputation des produits, il faut les expliquer pour mieux les vendre.
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