L’Inao lance un dispositif d’évaluation des innovations
Pressé de permettre une meilleure réactivité des appellations face au changement climatique et aux attentes sociétales, l’Inao met en place un dispositif permettant de tester des innovations et de les intégrer, ou pas, dans le cahier des charges à l’issue du test.
Pour faciliter l’évolution des cahiers des charges des AOC nécessitée par le changement climatique et les attentes sociétales, l’Inao a construit un dispositif d’évaluation des innovations (DEI). Il s’inspire ce qui a déjà été conçu pour les Vifa (variétés d’intérêt à fin d’adaptation) sur le matériel végétal.
« Ce nouveau dispositif permet d’intégrer la strate mode de conduite de la vigne et la strate œnologique », décrit Christian Paly, président du Comité national des appellations d’origine relatives aux vins et aux boissons alcoolisées, et des boissons spiritueuses (CNAOV) de l’Inao. Il pourra s’agir par exemple d’expérimentations sur la taille, la densité de plantation ou encore la lutte contre la grêle. La mise en place du DEI a été actée lors de la réunion du comité le 7 février 2023. La procédure sera détaillée dans une directive validée lors du comité national de juin 2023.
Des expérimentations très encadrées
Le processus prévoit que la demande d’expérimentation de l’ODG soit validée par le groupe de travail Scientifique, technique et innovations de l’Inao, qui jugera aussi des résultats à l’issue du test. Il pourra avoir recours à des experts extérieurs. La durée du test variera en fonction de la nature du projet.
L’expérimentation se traduira par une modification temporaire du cahier des charges, par la signature d’un protocole de suivi entre l’Inao et l’ODG, et par une convention avec l’opérateur de l’ODG mettant en place l’essai. Comme pour les Vifa, les surfaces et volumes concernés seront limités.
Bernard Angelras, président du groupe de travail Scientifique, technique et innovations, souligne que les innovations devront respecter les fondamentaux que sont le lien au terroir et l’expression de la typicité des produits. Le dispositif doit renforcer le rôle des Crinao qui pourront avec les ODG favoriser « une vulgarisation de ces expériences pour qu'elles profitent à tous ».
Cet outil, présenté comme permettant aux ODG de « s’inscrire dans la viticulture du XXIe siècle », ambitionne d’aller plus loin que l’introduction de dispositions agroenvironnementales type (DAE) rendue possible il y a trois ans. Selon Christian Paly une centaine de cahiers des charges ont intégré à ce jour des DAE.