Les viticulteurs du Var mobilisés pour la qualité de l’air
La chambre d’agriculture du Var et la cave coopérative du hameau des vignerons de Carcès vont mener pendant trois ans des essais afin de réduire le brûlage des ceps à l’air libre, responsable de la pollution de l'air. Ils comptent pour cela monter une filière bois-énergie.
La chambre d’agriculture du Var et la cave coopérative du hameau des vignerons de Carcès vont mener pendant trois ans des essais afin de réduire le brûlage des ceps à l’air libre, responsable de la pollution de l'air. Ils comptent pour cela monter une filière bois-énergie.
En 2017, la chambre d’agriculture du Var et la cave coopérative du hameau des vignerons de Carcès se sont lancées dans un projet Agr’air, financé par l’Ademe. « Étant certifiés HVE (Haute valeur environnementale), nous avons déjà travaillé sur la qualité de l’eau et sur les sols. C’est donc une suite logique pour nous », commente Mathieu Combier, directeur de la cave. Lors de ces trois années, plusieurs actions en faveur de la qualité de l’air vont être menées. Il s’agit tout d’abord de réduire le brûlage des ceps à l’air libre, en essayant de monter une filière bois-énergie. « Le bois de vigne est très sec et calorifique. Son rendement de 70 % le rend plutôt adapté à cet usage, analyse Jocelyn Carré, de la chambre d’agriculture. Avec nos 75 tonnes de biomasse, cela fait 225 mWh de production potentielle. » Un chantier pilote aura lieu à l’automne pour transformer le bois en plaquettes et alimenter les centrales Uniper à Gardanne, dans les bouches du Rhône, et Inova à Brignoles, dans le Var, afin de voir si la filière est rentable.
Les viticulteurs pourront passer leurs tracteurs au banc d’essai
« L’idée intéresse les viticulteurs, car brûler n’est pas bon pour l’image, et faire du feu en Provence demande beaucoup d’attention, c’est donc du temps et du stress », ajoute Mathieu Combier. Une autre action sera de diminuer le recours à la fertilisation azotée minérale. Il est prévu pour cela de développer l’utilisation de compost local, issu des déchets verts traités par l’entreprise Pizzorno. La chambre d’agriculture assurera le suivi agronomique pour analyser la pérennité de la démarche. Enfin, la chambre d’agriculture a prévu d’organiser deux sessions de banc d’essai moteur, où les viticulteurs pourront venir évaluer leurs tracteurs. Cela permettra à chacun de trouver le réglage optimum pour utiliser son matériel de la meilleure des façons en réduisant les pertes, et ainsi les émissions de particules et de gaz à effets de serre. « Dans notre contexte urbanisé et touristique, cela permettra d’anticiper les problèmes de voisinage et de communiquer sur nos bonnes pratiques », conclut le directeur de la cave.