Les systèmes de guidage augmentent la productivité
Caméras, GPS, ultrasons… Il existe une diversité d’outils pour assister la conduite des tracteurs vignerons.
Caméras, GPS, ultrasons… Il existe une diversité d’outils pour assister la conduite des tracteurs vignerons.
Les systèmes de guidage de tracteurs, enjambeurs et porteurs permettent de délester le chauffeur de la conduite, qui peut alors se concentrer sur le travail effectué. Ceci se révèle d’autant plus intéressant que le nombre d’outils attelés sur le tracteur est important. Il s’agit également d’un vecteur de confort, le chauffeur se concentrant sur le travail à faire. Moins sollicité, il est moins stressé, moins fatigué en fin de journée. Les chauffeurs qui y ont goûté ont du mal à revenir en arrière. En outre, ces systèmes réduisent la fatigue musculaire et/ou osseuse au niveau du cou, que l’on observe régulièrement en conduite classique à force de se retourner sans cesse. Comparativement à la conduite traditionnelle, les précisions offertes par les systèmes de guidage (1 à 5 cm, contre plus ou moins 15 cm en manuel) autorisent des vitesses de chantier plus importantes. Par exemple, certains utilisateurs en prétaillage augmentent leur débit de chantier de 40 %, se concentrant sur l’ouverture et la fermeture des disques. Ceci se traduit par une consommation moindre de carburant et un coût de main-d’œuvre réduit. Selon les constructeurs, cela compense le coût élevé de l’autoguidage (10 000 à 25 000 euros selon les solutions). À cela, s’ajoute l’aspect sécuritaire de ces solutions, puisque cela supprime les faux mouvements de conduite et limite les casses sur le matériel, la vigne ou le palissage. En outre, en travail du sol intercep, le positionnement plus précis autorise un réglage plus pointilleux des outils qui peuvent travailler au plus près des pieds de vigne.
Clemens Vinescout, une caméra en trois dimensions
Doté d’une double caméra, le Vinescout de Clemens (autour de 10 000 euros) détecte la couleur et le relief pour établir une vue 3D et optimise le centrage du tracteur et de l’outil. Le champ de vision est suffisamment important pour pouvoir modéliser la végétation sur plusieurs mètres et permettre de gommer les écarts liés à l’absence de pieds ou la présence d’un pied faiblard. Ce système détecte les bouts de rangs par l’absence de pieds et avertit le chauffeur en amont par un signal sonore.
Le guidage par GPS RTK (à partir de 9 000 euros) s’appuie sur une antenne recevant le signal de positionnement par satellite, à l’image des GPS des voitures, complété par une correction par un réseau de balises dédiées permettant d’affiner le positionnement pour atteindre une précision de 2 à 3 cm. Ce système est répétable dans le temps, c’est-à-dire qu’à l’issue d’un arpentage préalable, le tracteur se placera automatiquement au milieu de l’interrang sans avoir à étalonner quoi que ce soit. Le GPS peut aussi servir d’outil de traçabilité, une carte sur le terminal en cabine dessinant les rangs réalisés au fur et à mesure. Cela évite les doublons ou les oublis de rangs.
GPS et ultrasons travaillent en combinaison
Sur ses tracteurs 200 Vario spécialisés, Fendt propose de combiner le guidage par GPS à un guidage par ultrasons. Un peu moins précis, ce dernier présente l’avantage de ne pas être dépendant de la réception du signal de correction, par radio ou par téléphonie, et donc de continuer à guider, même dans les zones blanches. À l’inverse, le signal GPS corrige les défauts de guidage des systèmes à ultrasons, notamment lorsqu’il y a des ceps qui manquent. Ajoutons que le guidage par ultrasons peut également s’appuyer sur la détection des fils de palissage.
Lindner dispose de son côté du Traclink Pilot Laser (25 000 euros). Insensible à la poussière et fonctionnant dans une végétation dense, ce laser balaie jusqu’à 20 mètres et permet de positionner le tracteur au centre de l’interrang, mais également de placer le tracteur à gauche comme à droite à une distance prédéfinie du rang.
Le VPA ne fait pas que corriger la trajectoire
Le VPA (Vineyard Pilot Assistant – assistant à la conduite en vigne) de Braun, en collaboration avec Fendt, se compose d’un gyroscope et d’un laser monté à l’avant du tracteur permettant de scanner les ceps, les piquets et le sol, afin de centrer le tracteur dans l’interrang. Mais ce système, récompensé au dernier Vinitech, va plus loin en ajustant de manière automatique la hauteur des outils interceps entre roues, ainsi que la largeur de travail du gyrobroyeur à géométrie variable à l’arrière.
Grégoire propose de son côté le système Easy Pilot (autour de 10 000 euros). S’appuyant sur une caméra 3D infrarouge, ce système en analyse les données pour diriger de manière optimale le porteur ou l’enjambeur au-dessus du rang. Un signal sonore informe le chauffeur lorsque l’Easy Pilot détecte le bout de rang. Au besoin, le conducteur peut toujours décaler manuellement à gauche ou à droite, par exemple lorsqu’il y a un vent fort latéral qui biaise la lecture en trois dimensions de la vigne.
Dernièrement, New Holland a également dévoilé un système d’autoguidage pour ses machines à vendanger. Baptisé Smartsteer, ce dernier se compose d’un émetteur de lumière infrarouge sous le toit de cabine, tandis qu’un capteur enregistre le signal retour (par réflexion) de cette lumière. D’autres capteurs d’angle, au niveau de la direction et au niveau de la tête de récolte, complètent les informations du signal infrarouge réfléchi. En découle une trajectoire à suivre que le chauffeur ajuste manuellement, ou automatiquement, après avoir activé la correction automatique de dévers et rentré certains paramètres, comme le type de taille et l’interrang, et appuyé sur le bouton dédié.