Les résistances aux fongicides en vigne progressent encore et toujours
La note nationale sur les résistances aux fongicides vigne confirme la progression des résistances aux produits anti-mildiou et invite les vignerons à un usage raisonné des familles concernées.
La note nationale sur les résistances aux fongicides vigne confirme la progression des résistances aux produits anti-mildiou et invite les vignerons à un usage raisonné des familles concernées.
Dans un contexte de forte pression mildiou en 2023, les résistances aux fongicides anti-mildiou ont progressé. La note nationale 2024 rapporte que, à l’exception des substances multisites dont l’efficacité intrinsèque est suffisante, tous les modes d’actions unisites sont désormais concernés par la résistance (confirmation en attente pour la zoxamide). Les experts confirment notamment la progression dans quelques vignobles de la détection de souches moins sensibles à l’oxathiapiproline (premières souches détectées en 2021) sans baisse d’efficacité rapportée. « Une situation qui invite à la vigilance en raison d’un facteur de résistance élevé, à préserver avec une application maximum par an en association avec un partenaire efficace et en évitant une application sur mildiou déclaré », observe Eric Chantelot, expert technique vigne à l’IFV.
Baisse d'efficacité pour le fluopicolide et vigilance sur la zoxamide
La note précise par ailleurs que la résistance au fluopicolide est désormais présente dans tous les vignobles avec des baisses d’efficacité au champ en situation de risque épidémique élevé. Les experts soulignent également la surveillance et la vigilance vis à vis de la zoxamide, molécule pour laquelle des détections de résistance sont suspectées sans confirmation à ce jour. « C’est une molécule de plus en plus sollicitée dans les programmes fongicides pour laquelle nous n’avons pas constaté de dérive d’efficacité à ce jour, remarque Pascal Maran, responsable agronomique vigne au sein du groupe Océalia en Charentes, mais comme pour toutes les molécules unisites, il est très important de limiter les applications et de suivre les recommandations d’association avec des multisites ».
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Concernant l’oïdium, la note souligne une stabilité de la résistance aux APK et aux SDHI. Pour cette dernière famille, elle remarque l’importance d’utiliser toute la palette des SDHI disponibles (boscalide, fluopyram et fluxapyroxade) qui présentent des facteurs de résistance variables. Le cyflufénamide fait par ailleurs l’objet de surveillance pour suspicion de résistance à confirmer.
Enfin, les recommandations d’utilisation des anti-botrytis restent inchangées.
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