Les biostimulants, une aide pour contrer la sécheresse en viticulture
L’utilisation de biostimulants peut aider à réduire le stress hydrique de la vigne tout en jouant sur la qualité aromatique des vins.
L’utilisation de biostimulants peut aider à réduire le stress hydrique de la vigne tout en jouant sur la qualité aromatique des vins.
Des travaux menés par la chambre d’agriculture du Var, en partenariat avec la société Olmix, montrent qu’il est possible de réduire le stress hydrique de la vigne à l’aide de biostimulants. « C’est une piste à laquelle on peut réfléchir lorsqu’on souhaite réduire la contrainte hydrique au vignoble », estime Clémence Boutfol, conseillère en viticulture à la chambre. Entre 2012 et 2014, elle a mené une expérience sur une parcelle de grenache de côtes-de-provence. À chaque campagne, elle a appliqué un activateur biologique (Geo2) à raison de 300 kg/ha à l’automne. À cela se sont ajoutés six apports par saison d’un biostimulant foliaire (Agroptim). Des applications qui ont eu lieu aux stades de sortie des premières feuilles, apparition des inflorescences, chute des capuchons, fermeture de la grappe, véraison et une en post-récolte. En parallèle, la conseillère a suivi la contrainte hydrique en mesurant régulièrement le potentiel foliaire de tige à l’aide d’une chambre à pression. Et sur chaque millésime, elle a observé des différences avec le témoin. « Il y a une tendance qui s’est dégagée, même si ces différences n’ont pas forcément été significatives », commente l’ingénieure. Un écart moyen entre les deux d’environ deux bars a montré que la modalité traitée était systématiquement moins stressée, avec des résultats d’autant plus intéressants que l’année est sèche. Preuve que l’emploi de stimulateurs peut permettre à la vigne de mieux résister à la contrainte hydrique.
L’effet des biostimulants est également visible sur les vins
Mais l’étude ne s’est pas arrêtée là. En faisant le suivi de la maturité technologique, la conseillère a constaté que le traitement induisait des baies légèrement plus lourdes. Le poids de 200 baies a été supérieur de 10 % en moyenne. Ce qui de fait a entraîné dans les essais une tendance à l’augmentation du rendement dans la modalité traitée. En moyenne, les vignes ayant reçu les biostimulants ont produit 1,73 kg de raisin par cep, contre 1,53 kg pour les ceps n’en ayant pas reçu. « Les fosses pédologiques ont montré que le sol de la parcelle traitée était bien plus meuble, ce qui peut avoir un effet sur l’efficacité des racines », relate Clémence Boutfol. Des microvinifications réalisées par le Centre du rosé en 2013 et 2014 ont par ailleurs permis d’apprécier l’influence du traitement sur le potentiel aromatique. Sur le millésime 2013, plutôt humide, des différences significatives ont été notées sur la qualité, avec des notes davantage fruitées, moins empyreumatiques, une bouche plus fruitée et équilibrée ainsi qu’une amélioration de la note globale. Sur le millésime 2014, particulièrement sec, le jury de dégustateurs n’a pas noté de différence en bouche, mais a dégagé une meilleure intensité olfactive et des notes plus portées vers les agrumes et les fruits rouges et exotiques.
En aidant à lutter contre les stress abiotiques, les biostimulants semblent donc être une partie de réponse au climat de plus en plus sec, avant de songer à d'autres techniques comme l'irrigation.
voir plus loin
ApeX Vigne, l’application qui estime la contrainte hydrique
L’IFV et Montpellier SupAgro ont lancé début juin l’application mobile gratuite ApeX Vigne. Utilisable par les viticulteurs comme par les techniciens, elle permet de calculer un indice de croissance végétative basé sur l’observation des rameaux. Le suivi de l’évolution débouche sur une interprétation du niveau de contrainte hydrique de la parcelle en fonction de ces observations d’apex. L’application est disponible sur le store Google Play.