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L'empreinte écologique, un enjeu commercial
L’empreinte écologique est l’ensemble des impacts sur l’environnnement que génèrent la conception, la production, le transport d’un produit. Sa maîtrise pourrait bien être demain un élément de conquête des marchés. La filière vin française en prend – doucement- conscience.
L’empreinte écologique est l’ensemble des impacts sur l’environnnement que génèrent la conception, la production, le transport d’un produit. Sa maîtrise pourrait bien être demain un élément de conquête des marchés. La filière vin française en prend – doucement- conscience.
« Il ne sera bientôt plus possible qu'une société vienne nous présenter ses produits sans qu'elle ait engagé une réflexion sur l' impact de son activité sur le changement climatique et l'environnement » : ainsi s'exprimait Dan Jago, directeur des achats vins, bières et spiritueux de Tesco en Grande-Bretagne, le 27 novembre lors de la treizième Conférence sur les perspectives de la filière vin à Melbourne (Australie). Tesco n'est pas le moindre des grands de la distribution (leader en Grande-Bretagne et troisième au niveau mondial) et il pourrait bien donner le la à ses fournisseurs notamment du point de vue des émissions de gaz à effet de serre. Ce distributeur a déjà commencé à afficher sur des paquets de chips le nombre de grammes de carbone émis au cours du cycle de vie de ces dites chips. Ceci afin que le consommateur puisse choisir en toute connaissance de cause de l'empreinte écologique laissée par ces chips.
Et ce ne serait qu'un début puisque Tesco envisage une « étiquette carbone » sur les 70 000 produits alimentaires qu'il propose dans ces rayons. Et il entend d'ailleurs montrer l'exemple, à grand renfort de publicité, en optant pour un transport écologique de ses vins : la péniche. L'affaire commence d'ailleurs à essaimer même en France puisque Casino a mis au point avec l'aide de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) un affichage environnemental indiquant les émissions de CO2 liées à l'emballage du produit et à son transport du « champ à l'assiette », sans oublier les pourcentages de recyclage possible avec ou sans tri des déchets. « Les premiers produits ainsi étiquetés (produits alimentaires, d'hygiène et droguerie) seront disponibles dans les magasins Casino durant le deuxième trimestre 2008. Le vin pourrait être concerné en 2009 ou 2010. Nous travaillons à une adaptation de cet étiquetage à la spécificité de ce produit », indique Casino. « Ce phénomène de mimétisme dans la grande distribution, à l'exception des hard discounters, devrait se poursuivre et le vin devrait être un des produits prioritairement ciblés », souligne Yann Chabin, économiste à l'Université de Montpellier.