Payer les intérêts de son prêt avec des bouteilles de vin, c’est possible !
La plateforme de financement participatif dédiée au vin WineFunding, propose depuis peu un modèle inédit de prêt, avec remboursement des intérêts… en vin. Un système avantageux pour le vigneron, si tant est que son projet soit éligible.
La plateforme de financement participatif dédiée au vin WineFunding, propose depuis peu un modèle inédit de prêt, avec remboursement des intérêts… en vin. Un système avantageux pour le vigneron, si tant est que son projet soit éligible.
La loi Flat tax, entrée en vigueur au 1er janvier 2018, a rendu cela possible. Le principe ? L’investisseur, souvent un amateur de vin, aussi appelé Winefunder, reçoit chaque année en plus du remboursement en euros d’une partie de son capital, un certain nombre de bouteilles. La valeur du lot correspond au montant des intérêts, déterminé au préalable par les experts de WineFunding. « C’est un jeu d’équilibriste puisqu’il faut trouver un taux qui soit attractif pour l’investisseur et intéressant pour le vigneron », indique Livia Gonzalves, chef de projet chez WineFunding. Nature du projet, montant, durée, emprunts déjà en cours auprès des banques, positionnement des vins, tout est minutieusement étudié. Puis, la ruse consiste à calculer le taux sur le prix public des bouteilles, frais d’expédition inclus. « Une personne qui a investi 1 000 € et qui reçoit deux bouteilles de 50 € chacune, perçoit l’équivalent d’un taux d’intérêt de 10 %. Mais le taux réel pour le vigneron ne représente que 6 % », illustre Livia Gonzalves.
Des contributeurs qui endossent le rôle d’ambassadeurs
Du fait de la complexité du modèle, peu de projets sont éligibles à ce mode de financement participatif. « Cette option est intéressante sur des projets entre 40 000 et 150 000 €, qui s’étalent sur plusieurs années », note Livia Gonzalves avant d’insister sur le fait que cela « est tout de même à voir au cas par cas ». Il faut aussi que le domaine ait une capacité à livrer les bouteilles prévues chaque année. Pour l’heure, seuls deux domaines ont eu recours à ce système. « Mais nous avons une demande très forte de la part des contributeurs », assure la chef de projet. L’objectif de la plateforme, qui était de rapprocher les investisseurs du produit final semble fonctionner. Les Winefunders se sentiraient « impliqués » dans la réussite du projet, et deviendraient « des ambassadeurs » des vins du domaine.
Le Château Clarisse, premier "winefundé" grâce au prêt avec intérêts en vin
En un an, Olivia et Didier Le Calvez ont réuni 150 000 € en présentant leur projet sur la plateforme Winefunding. Professionnels dans l'hôtellerie de luxe, ils rêvaient de produire leur propre vin dans le Saint-Émilionnais. Un rêve devenu réalité grâce à leur prêt qui leur permet de" financer l’acquisition et la rénovation d’un bâtiment de stockage, ainsi que la constitution d'un stock de millésimes anciens", comme indiqué sur le site Winefunding.