Aller au contenu principal

variété patrimoniale
Le genouillet, un cépage rouge frais et coloré

Berrichon, ce cépage rouge sorti de l’oubli il y a plus de vingt ans, a pour atout un caractère tardif et un bon équilibre entre acidité, arômes et tanins, si on maîtrise son rendement.

<em class="placeholder">Grappes de genouillet</em>
Productif, le genouillet mérite une taille courte pour produire des vins équilibrés entre arômes, tanins et acidité.
© URGC

Origine et adaptation locale

Un cépage du Berry à la peau fine

Le genouillet est originaire du Berry. Il y était très répandu avant le phylloxéra. Il a été si peu replanté après, qu’il n’en restait que 2 hectares en 1958. Ce cépage rouge doit sa résurrection aux vignerons Maryline et Jean-Jacques Smith. À partir de 2002, leur mobilisation, appuyée par l’Union pour les ressources génétiques du Centre-Val de Loire (URGC), a permis son inscription officielle au Catalogue des variétés de vigne en 2011 et à son classement sur la liste A. Il se plaît sur sols argilo-calcaires. Son port est semi-érigé. Avec ses grappes assez compactes et sa peau fine, il craint la pourriture grise. Il est aussi sujet à l’oïdium mais ne présente pas de sensibilité particulière au mildiou et au black-rot. Sa vigueur est moyenne. Vincent Chauvelot, vigneron à Vesdun, dans le Cher, qui en a planté un demi-hectare il y a dix ans, la compare à celle du gamay.

Phénologie et caractéristiques agronomiques

Un tardif, dont il faut maîtriser le rendement

« C’est un cépage tardif », relève Maximilien de La Chaise, vigneron du domaine de Villalin à Quincy, dans le Cher, qui en cultive 1 hectare. Il le vendange dix jours après ses blancs. Jean-Baptiste Charpentier du domaine Charpentier, à Reuilly, constate « qu’il n’a jamais gelé ». Il en possède 1,30 hectare, planté à 9 000 pieds hectare pour modérer le rendement. Car le genouillet est productif. Il le taille en guyot simple « mais court » et vise autour de 35 hectolitres par hectare pour un bon équilibre entre arômes, acidité et sucre. Taille courte aussi chez Vincent Chauvelot, qui l’a planté à 7 000 pieds par hectare et le mène en cordon de Royat. Lui apprécie de pouvoir atteindre jusqu’à 40 hectolitres par hectare alors qu’il le cultive en bio et limite les fertilisants. Pour le vigneron, sa maturité lente est le gage d’une acidité préservée et « cela facilite l’organisation des vendanges ». Revers de la médaille, le récolter mûr peut être difficile, comme en 2024.

<em class="placeholder">Vigne de genouillet, cépage ancestral.</em>
Le genouillet mûrit tardivement. © URGC

Potentialités œnologiques

Il se prête aussi à l’effervescence

« Tout est envisageable, en l’absence de traces réelles sur la façon dont il était vinifié », s’enthousiasme Maximilien de La Chaise. Son acidité convient à l’effervescence. D’où la méthode traditionnelle rosée explorée sur 2024. En 2023, il en avait fait un « pétillant façon cerdon-de-bugey avec 35 g de sucre résiduel, festif sur les fruits rouges ». Jean-Baptiste Charpentier est très satisfait des 50 hectolitres de pet’nat réalisés sur le 2024, avec un vin à « 5,5 d’acidité, qui n’a pas dépassé 9,5/10 de degré potentiel ». Habituellement, il le vinifie en rouge et en macération carbonique, « avec un élevage sur lies pour patiner, sans chercher la matière ». Il décrit des « arômes de cassis, baies sauvages avec une bonne acidité, des notes de fraise poivrée ». Il fait des tests d’assemblage, jugés prometteurs pour « donner un coup de fouet à un pinot noir trop solaire ». Vincent Chauvelot en fait un rouge ainsi qu’un rosé « gustativement intéressant, très propre au cépage ».

carte d’identité

Origine Berry

Couleur rouge

Surface cultivée en France 7 ha en 2023 (source : FranceAgriMer)

Issu d’un croisement entre le tressot et le gouais blanc

Débourrement 5 jours après le chasselas

Maturité 2,5 jours après le chasselas

Le seul clone agréé porte le numéro 1291

Les plus lus

<em class="placeholder">Vigne abandonnée à Saint-Gervais dans le Gard.</em>
Vignes abandonnées : un nouveau dispositif législatif plus dissuasif pour les friches viticoles

La pression économique et sanitaire renforce encore le sentiment d’urgence à endiguer l’essor des friches viticoles. Un…

<em class="placeholder">Thomas Saleilles produit désormais, en plus du raisin, du jus et des plants de grenade.</em>
Diversification viticole dans le Gard : « Je suis heureux des revenus complémentaires que m’apporte la grenade »

Facilement compatible avec l’activité viticole, la grenade demande peu d’interventions. Rencontre avec Thomas Saleilles, dans…

<em class="placeholder">La famille Hauselmann dans sa parcelle de kiwis. </em>
Diversification viticole en Charente-Maritime : « Les gens font des kilomètres pour venir acheter nos kiwis »

Camille Hauselmann cultive, avec son frère et son cousin, des kiwis en Charente-Maritime, en complément de leur activité…

<em class="placeholder">Tracteur enjambeur Grégoire GS5 dans les vignes</em>
Grégoire – GS5, la nouvelle génération d’enjambeurs double rang

Grégoire lance la gamme d'enjambeurs GS5, qui remplace la G5. Elle adopte une nouvelle cellule de pulvérisation et une…

<em class="placeholder">Souches de vigne en tas sur une parcelle de vigne qui vient d&#039;être arrachée.</em>
Que faire des souches de vignes arrachées ?
Les campagnes d’arrachage battent leur plein, générant milliers de tas de souches mortes. Voici les solutions que nous avons…
<em class="placeholder">Enjambeur avec bricolage</em>
Astuce de vigneron : « J’ai transformé une écimeuse en tondeuses interrangs pour 1 300 euros »
Édouard Fontan, vigneron au Château l’Ermitage, à Preignac, en Gironde, a confectionné deux tondeuses interrangs pour vignes…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole