Europe
Le flou autour de la crise financière
En ce début d’année, le marché est dans l’expectative, entre immobilité et pessimisme.
Jusqu'ici tout va bien. C'est un peu le credo des différents observateurs et opérateurs des marchés en Europe. Il est vrai que les statistiques du début de l'année ne sont pas encore tombées et que globalement la fin de l'année 2008 s'est plutôt bien terminée. L'attentisme, voire la baisse des commandes, n'est pas pour rassurer mais, pour l'instant, le discours reste positif comme si chacun voulait juguler le sort. Ainsi, Pau Roca, secrétaire général de la Fédération espagnole du vin confirme être dans le flou. « On est dans l'incertitude. La crise commence par une incohérence des informations qui nous parviennent » constate-t-il.
Une fin d'année positive
En Allemagne, le pire a été évité en 2008. « La fin de l'année 2008 s'est bien passée. Globalement, les différents échos provenant des importateurs indiquent que la catastrophe a été évitée » constate la mission économique. Pour les achats de Noël, les chiffres seraient même en légère hausse par rapport à 2007. Sur le marché Belge, même son de cloche. « On ne peut pas dire que l'on observe une baisse significative de la consommation » indique la Sopexa en Belgique. Mais les effets sont attendus courant 2009. « Dans la distribution, plutôt qu'une baisse, on s'attend à une part plus forte des ventes en promotion. La crise devrait en fait renforcer la pression existante sur l'entrée de gamme et faire le jeu du hard et du soft discount » complète la mission économique de Belgique. Il est possible que le consommateur diminue son prix moyen d'achat qui s'élève à 3,2 euros en grande distribution en 2008. Et c'est là une des plus grandes craintes. Ainsi, Tesco a lancé un appel à ses fournisseurs à diminuer les prix pour répondre à la baisse du pouvoir d'achat des consommateurs. Pau Roca confirme : « nous nous attendons à une substitution de la consommation des vins de moyenne gamme vendu à 12 euros en restauration par des vins de bas de gamme vendus à 6 euros. En GMS, les prévisions indiquent que l'on devrait connaître une hausse des achats sur les vins à moins d'un euro, segment qui était en baisse encore l'an dernier ». D'ailleurs, les premiers chiffres de janvier et février sur les exportations espagnoles sont « très très mauvais » poursuit Pau Roca. « J'ai l'impression que c'est le moment de faire de grandes promotions ».