Droits de plantation
Le défi de la régulation selon la Cnaoc
Lors de l’assemblée générale de la Cnaoc en novembre dernier, son président Pierre Aguilas a une nouvelle fois souligné la nécessité d’une maîtrise de la production via le maintien des droits de plantation, garantie d’une production de qualité.
« J'avoue ne pas très bien comprendre où est l'ambition de la Commission européenne pour les produits d'origine. Elle met toujours en avant les productions de qualité et dans le même temps, elle supprime les instruments essentiels à la gestion de ces produits. Or, il n'y a pas d'avenir pour la politique de qualité sans maîtrise de la production », a indiqué Pierre Aguilas. L'abolition des droits de plantation est en effet programmée pour 2015 avec pour conséquences potentielles, selon la Cnaoc, un doublement des surfaces plantées, une surproduction, une chute des cours et une remise en cause des efforts qualitatifs. « L'absence de maîtrise de la production anéantira l'appellation d'origine ». Et pourtant, plaide la Cnaoc, tous les ministres de l'agriculture européens semblent obsédés par la régulation des marchés mais personne n'a parlé jusqu'à maintenant de la régulation de la production (droits de plantation dans le secteur viticole). Contrairement à la régulation de marché, la maîtrise de l'offre ne coûte rien financièrement et socialement. Voilà pour le volet européen. Car sur le plan français, la Cnaoc estime qu'il y a également des choses à faire pour réguler la production et l'offre. Elle souhaite que se mette en place le mécanisme de volume complémentaire individuel (VCI). Celui-ci permet de constituer des réserves qualitatives en cas d'aléas climatiques. Et pour Pierre Aguilas, ce système est d'autant plus intéressant qu'il ne coûte rien à la collectivité contrairement aux assurances ou incitations fiscales et surtout permettrait aux PME viticoles de mieux affronter des tourmentes économiques. La Cnaoc espère bien que cet instrument adapté aux spécificités viticoles sera intégré dans la prochaine loi de modernisation agricole.