Miser sur le terroir
Le Beaujolais veut classer ses vins
Après Bordeaux, après la Bourgogne, le Beaujolais veut être la troisième région vinicole de France à disposer d’un classement de ses vins. Dix ans seront nécessaires pour aboutir.
« Ce grand projet de classification des terroirs pour le Beaujolais sera entièrement basé sur une étude technique, géologique et pédologique. Notre premier objectif est de délimiter, de caractériser puis de nommer des zones spécifiques. Il n'est pas question pour l'heure de hiérarchisation mais cela sera sans doute une suite logique au travail engagé. Le deuxième objectif est d'ordre psychologique : il s'agit de donner au beaujolais un projet en cette période difficile et au passage, de renforcer son identité au moment où se met en place un bassin viticole englobant aussi la Bourgogne », explique Guillaume de Castelnau, vice-président de l'Union des crus du Beaujolais.
Une réappropriation du terroir par les vignerons
Pour que ce projet aboutisse, il faut l'adhésion de tous, insiste ce dernier qui considère que cette étude sur les sols devrait permettre aux vignerons de se réapproprier leur terroir et de casser l'image d'un vin technologique et standardisé comme a pu la véhiculer le Beaujolais nouveau. « Ce sera un moyen de rééquilibrer la région entre les gros metteurs en marché qui avaient la main mise sur ce beaujolais nouveau et les vignerons ». Ce devrait être également le moyen de redonner ses lettres de noblesse au gamay. L'étude des terroirs se fera par crus successifs. Moulin à Vent devrait être le premier analysé. Ce volet technique sera complété par un autre historique. A noter que cette étude comportera un aspect juridique afin de parer aux éventuels conflits qui pourraient naître à la suite ce cette classification.