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L’affaire SDVA prend une tournure pénale

La faillite de SDVA Frédéric Roger en 2014, qui a floué ses créanciers pour 14 M€ (millions d’euros), prend une tournure pénale. L’affaire qui a fait perdre le fruit de leur récolte à une quarantaine de viticulteurs du Languedoc, à certaines coopératives et à des apporteurs espagnols qui fournissaient ce négociant de Lézignan Corbières n’en restera pas au simple dépôt de bilan décidé par le Tribunal de commerce.

La SRPJ mène des investigations

Le procureur de la République a demandé à la brigade financière du SRPJ de Montpellier de procéder à des investigations. Les policiers auraient terminé d’entendre l’ensemble des protagonistes de l’affaire, les viticulteurs comme les responsables directs et indirects de SDVA. Selon certaines sources, le parquet pourrait poursuivre l’affaire sur citation directe. La décision du parquet serait imminente. Maître Frédéric Pinet, avocat à Narbonne, qui défend l’un des deux collectifs de viticulteurs estime que « les éléments constitutifs de l’infraction de banqueroute frauduleuse sont réunis ».

Maître Gilles Biver, avocat à Carcassonne qui défend les intérêts d’un autre collectif de créanciers assure pouvoir « affirmer que SDVA demandait aux viticulteurs de livrer des quantités importantes alors qu’elle était déjà dans l’impossibilité de payer ses fournisseurs. Quand maître Bernard Sanchez, mandataire judiciaire, a été saisi de l’affaire lors du dépôt de bilan, il a déplacé la date de cessation paiement à la date réelle de l’insolvabilité ». Soit douze mois plus tôt !

L’affaire étant en cours d’instruction, viticulteurs plaignants comme avocats restent très prudents en attendant la position du parquet. Ce négoce, actif depuis 22 ans affichait une certaine solidité, adossé à la coopérative de Narbonne-Ouveillan, qui possédait 40 % du capital, connue pour ses grandes opérations médiatiques humanitaires notamment au profit des Restos du Cœur. Juste avant sa faillite, la SDVA voyait son chiffre d’affaires croître de manière spectaculaire de 18 M€ en 2012 à plus de 29 M€ en 2013 alors que les prix de ventes étaient passés à des tarifs très bas avec la grande distribution et que Frédéric Roger négociait, en vain, avec d’hypothétiques repreneurs.

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