La viticulture française obtient des mesures d'aides spécifiques
Le gouvernement a dévoilé lundi 11 mai une première série de mesures d’aides à la filière viticole gravement touchée par la crise du Covid-19, dont des exonérations de cotisations sociales pour les domaines les plus en difficulté et un budget de 140 M€ pour financer la distillation de crise.
Le gouvernement a dévoilé lundi 11 mai une première série de mesures d’aides à la filière viticole gravement touchée par la crise du Covid-19, dont des exonérations de cotisations sociales pour les domaines les plus en difficulté et un budget de 140 M€ pour financer la distillation de crise.
Initialement prévue mercredi 6 mai puis repoussée, la réunion entre Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Olivier Dussopt, secrétaire d’État auprès de Gérard Darmanin et les représentants de la filière viticole s’est finalement tenue par visioconférence lundi 11 mai. Après avoir reconnu que le secteur subissait de plein fouet la crise sanitaire du Covid-19 de par sa dépendance aux « secteurs fermés administrativement depuis le 15 mars 2020 et aux marchés à l’exportation », le gouvernement a annoncé deux grandes mesures de soutien pour un budget de 240 millions d’euros.
La distillation de deux millions d’hectolitres à un prix moyen de 70€/hl financée
La première concerne une exonération de charges patronales salariales pour les TPE et PME les plus en difficulté, pour un budget estimé de 100 millions d’euros. « Ces exonérations pourront aller jusqu’à 100% pour les entreprises dont le chiffre d’affaires a le plus chuté », précisent nos confrères d’Agra Presse. Les 140 millions d’euros restant serviront à financer la distillation de crise de deux millions d’hectolitres de vin à un prix moyen de 70€/hl. 60 millions d'euros sont directement débloqués par le gouvernement, et 80 millions d'euros proviennent de l'enveloppe nationale issue de la PAC. « C’est un premier geste qui doit être complété » a réagit Jérôme Despey sur son compte Twitter avant de rappeler que la profession demandait une distillation de trois millions d’hl à 65€/hl pour les VSIG et 80€/hl pour les AOP et IGP. Le gouvernement s’est d’ailleurs montré ouvert à un renforcement du plan si nécessaire, indiquant qu’il s’agissait là d’une première étape et qu’il y aurait « une clause de revoyure organisée dans les prochaines semaines. » Jean-Marie Fabre, président des vignerons indépendants, a de son coté insisté pour qu’une aide au stockage privé soit également introduite. Une mesure aussi défendue par la Cnaoc.
Relancer la demande pour un fonds de compensation européen
Une petite partie de ce budget devrait revenir aux distilleries vinicoles pour les aider à financer la transformation et le stockage de ces volumes de vin. Reconnaissant également l’impact des sanctions américaines sur les exportations de vins français, Bruno Le Maire et ses collègues se sont engagés à relancer la demande pour un fonds de compensation européen. Une aide particulièrement attendue par la filière qui en fait la demande depuis l’instauration de la taxe Trump en octobre dernier. Des réponses de Bruxelles sont attendues sur ce dossier dans le courant du mois de mai.
Représentants de la filière et politiques restent mobilisés
Sur Twitter, les réactions à l’annonce du plan sont positives, bien que les mesures présentées soient inférieures à celles demandées par la profession. « Le plan sectoriel est sur la table, les mesures aussi faisant suite à nos demandes et on sait que vous vous y êtes fortement engagés ! Il faut aller plus loin avec le bon calibrage financier pour qu’il soit efficient ! » a twitté Jean-Marie Fabre, président des vignerons indépendants. « Nous, membres du groupe vigne, vins & oenologie sommes satisfaits de ces premières annonces. Mais le travail doit continuer pour sauver la filière avec un périmètre financier conséquent », a de son côté réagit Patricia Mirallès, députée de la première circonscription de l'Hérault.