La vigne célébrée dans un festival des jardins
Dans le jardin Régénération au Domaine de Chaumont-sur-Loire, Catherine Baas, artiste plasticienne environnementale illustre la résilience et la générosité de la Terre Mère grâce à la vigne. Elle raconte aussi la coopération entre les végétaux.
Dans le jardin Régénération au Domaine de Chaumont-sur-Loire, Catherine Baas, artiste plasticienne environnementale illustre la résilience et la générosité de la Terre Mère grâce à la vigne. Elle raconte aussi la coopération entre les végétaux.
À deux mètres de haut, cinq pieds de vigne poussent tête en bas dans un bac bleu que supportent quatre frêles tiges métalliques. Cette installation fait partie des propositions du jardin Régénération. C’est l’un des 25 jardins de la 29e édition du festival international des Jardins du Domaine de Chaumont-sur-Loire. Ce festival des jardins unique en son genre accueille les visiteurs depuis le 16 mai 2020 sur le thème Jardins de la Terre, Retour à la Terre Mère. « Dans cette proposition où la vigne est plantée à l’envers, explique Catherine Baas, on voit très vite que grâce au phototropisme les nouvelles pousses s’orientent vers le haut. La vigne révèle ainsi sa résilience. J’aime cette idée que l’on ne sait jamais vraiment ce qui est à l’endroit ou à l’envers. Mais cette vigne « tête en bas » nous entraîne aussi sur un questionnement plus large, celui de notre rapport à la Terre Mère. En cela elle fait aussi écho à l’expression « marcher sur la tête » pour dire que l’on fait n’importe quoi. Cette phrase accompagne souvent mes réflexions sur l’attention que l’on devrait plus souvent essayer de porter, moi la première, aux paysages. » Pour cette œuvre, elle s’est entourée de Jeanne Bouët paysagiste et Christophe Tardy, archéobotaniste.
La vigne pour mettre en avant la biodiversité
Dans Régénération, la vigne est aussi présente en complantation dans un potager, pour mettre en avant l’intérêt de la polyculture et plus généralement de la biodiversité. Dans une troisième proposition, la vigne est « mariée » à un olivier. « Je voulais montrer la vigne témoin de notre mémoire depuis l’Antiquité. En la mariant à un arbre comme l’olivier, je rappelle que cette liane était autrefois associée aux arbres. »
Catherine Baas crée depuis près de 30 ans des œuvres in situ où les végétaux ont une place déterminante. La vigne mais aussi le vin l’ont déjà inspirée pour plusieurs créations comme à Gigondas en 2005 où, après s’être immergée dans le vignoble pendant plusieurs semaines, elle a imaginé des sculptures immenses en résine teintée directement dans les restes de raisins écrasés à la vendange. Après Gigondas, elle a aussi travaillé dans les vignobles de Saumur, de Cahors et du Roussillon. « Quand je travaille pour un domaine viticole, je mène une analyse à la fois sensible et scientifique pour faire une proposition intrinsèque au lieu. Je me rends sur place. Je fais des photos, des relevés topographiques pour réaliser un travail graphique et ensuite, en lien avec les agronomes et les œnologues, j’analyse les terroirs, je goûte les vins, j’apprécie leurs arômes et leurs couleurs. » De toutes ses expériences créatives en milieu viticole, Catherine Baas a développé une nouvelle passion, celle de la dégustation des vins !