Cinq pulvérisateurs à panneaux récupérateurs testés lors du Forum pulvé
Cinq nouveaux pulvérisateurs à panneaux récupérateurs ont été évalués dans le cadre du Forum pulvé. Les techniciens livrent leurs conclusions.
Cinq nouveaux pulvérisateurs à panneaux récupérateurs ont été évalués dans le cadre du Forum pulvé. Les techniciens livrent leurs conclusions.
Pour l’édition 2017 du Forum pulvé, organisé par les chambres d’agriculture de Charente et la section viticole des groupements du Cognac, c’est encore une fois les appareils à panneaux récupérateurs qui ont été mis en avant. Comme à l’accoutumée, cinq matériels ont été testés sur leurs caractéristiques techniques, leur qualité de pulvérisation et l’ergonomie. Cette année, les évaluateurs ont ajouté un nouveau paramètre : la pression exercée au sol. Les appareils ont été présentés aux viticulteurs avec les conclusions de l’étude en septembre dernier. Chacun des appareils dispose de qualités et de défauts très différents, il est donc difficile de les départager. Le Drift Recovery de Friuli a néanmoins reçu le coup de cœur du jury de viticulteurs.
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Retrouvez le bilan complet des essais sur le site de la chambre d’agriculture des Charentes
CAFFINI Drift stopper Evo
Il s’agit ici du modèle 2016 en version 1 000 l (48 000 euros). Équipé du débit proportionnel à la vitesse d’avancement (DPA), ce pulvérisateur traîné à jets portés a également la particularité de disposer d’un timon en double flèche et d’un contrôle automatique des panneaux pour aider au braquage. Des cinq modèles testés, c’est celui qui tourne le plus court, avec un rayon de giration de 4,2 m en vignes à 3 m et une largeur entre panneaux de 120 cm. Au travail, la puissance absorbée est de 63 ch, pour une consommation de carburant de 4,1 l/ha, ce qui le place dans la moyenne. En termes d’efficacité, c’est l’appareil qui a obtenu les meilleurs résultats de dépôt sur grappes. En arcure haute, il affiche une bonne répartition de bouillie sur feuille, très homogène. Le résultat en arcure palissée est moins bon, mais pourrait être imputé au fort vent le jour du test. Le Drift stopper Evo a par ailleurs un excellent bilan de masses, puisque le taux de récupération de bouillie atteint 82 % lorsqu’il n’y a pas de végétation. Les utilisateurs ont particulièrement apprécié la mémorisation des réglages des panneaux et le débrayage de la turbine depuis la cabine. En revanche, ils ont regretté la mauvaise accessibilité à l’orifice de remplissage, et le nettoyage des panneaux peu pratique.
DHUGUES Koléôs
Pour cette nouvelle édition du Forum pulvé, le Koléôs est repassé au banc d’essai. Cette fois, il s’agit du modèle 2017 de l’appareil traîné à jets portés de 1 000 l (36 840 euros). Il se caractérise par un châssis semi-porté et un système de suivi du sol par radar, le tout équipé d’un DPA. La turbine du Koléôs se révèle très gourmande en puissance (73 ch), ce qui en fait un appareil glouton (4,9 l/ha). Il pèche également par une mauvaise répartition du poids sur le boggie, qui entraîne une forte pression de la roue avant sur le sol. En revanche, il montre une homogénéité de répartition de la bouillie très intéressante entre les faces inférieures et supérieures des feuilles (meilleur ratio). La couverture est bonne sur feuille comme sur grappe, notamment en arcure palissée. Le taux de récupération de bouillie est dans la moyenne, voire très bon lorsqu’il n’y a pas de végétation. Les utilisateurs ont apprécié la simplicité de nettoyage et l’affichage simultané des débits en cabine. Ils auraient souhaité un boîtier de commandes plus ergonomique et une notice d’utilisation plus complète. Les techniciens ont par ailleurs constaté beaucoup d’améliorations depuis 2013.
FRIULI Drift Recovery
Ce pulvérisateur traîné à jets portés de 1 000 l, modèle 2017 (45 000 euros), a reçu le coup de cœur du jury de viticulteurs. Équipé d’une centrale hydraulique et d’un DPA, il bénéficie d’une gestion automatique en bout de rang. Économe, il ne demande que 53 ch en traitement, pour une consommation de 3,8 l/ha. C’est aussi le plus silencieux du test, avec un niveau sonore de 78,8 dB. En revanche, cet appareil est celui qui demande le plus de place pour tourner (5,02 m). Côté performances, il est globalement dans la moyenne en ce qui concerne la répartition de la bouillie sur feuilles et sur grappes, avec une meilleure efficacité sur feuilles en arcure haute. Si les pertes du Drift Recovery sont faibles, le taux de récupération sans végétation est toutefois le moins bon des cinq. C’est le seul matériel testé avec des buses ATR, mais les résultats avec des buses à injection d’air sont similaires. Les utilisateurs ont apprécié la stabilité de l’engin et le boîtier de commande, mais ont regretté le nettoyage fastidieux du pulvérisateur et des panneaux.
IDEAL Drop Save
Le Drop Save, modèle 2016, avec cuve traînée de 1 000 l (54 000 euros), est le seul à avoir été testé en version pneumatique. Il dispose d’un DPA et d’un système de gestion d’ouverture/fermeture des panneaux automatique. Le type de pulvérisation en fait l’appareil le plus gourmand au travail, avec une puissance absorbée de 74 ch et une consommation de 5,1 l/ha. Sur l’efficacité, ce matériel ressort légèrement en dessous du lot. La répartition trahit une forte disparité entre les faces des feuilles, avec un sous-dosage récurrent sur la face inférieure. De même, les résultats sont mauvais sur grappe. Les techniciens estiment que cela provient d’un problème de plaquage de la végétation lorsque le régime des ventilateurs est élevé. Sur les critères de bruit, de rayon de giration (4,99 m), de pression exercée au sol ou encore de pertes et de récupération de bouillie, le Drop Save se situe dans la moyenne. Les utilisateurs ont plébiscité la convivialité du boîtier de commande, l’attelage simple et la notice claire. Ils auraient apprécié un tunnel plus large, et avoir la possibilité d’arrêter la turbine depuis la cabine.
PULVÉRISATION S21 Tunnel
Le pulvérisateur de S21 est un appareil traîné à jets portés de 1 500 l, modèle 2016 (25 000 euros). Il a la particularité de pouvoir être utilisé également en pneumatique. Monté sur un essieu boggie, le Tunnel s’est démarqué par sa stabilité et sa faible pression exercée au sol. Malgré la capacité de la cuve, la puissance absorbée au travail (67 ch) et la consommation (4 l/ha) sont raisonnables. C’est, par contre, l’appareil le plus bruyant, avec 87,1 dB à 5 m derrière. Il donne des résultats d’efficacité sur grappe et feuillage dans la moyenne, une répartition de bouillie assez homogène et peu de zones non couvertes sur les deux modes de conduites. Il est aussi dans la moyenne en ce qui concerne les taux de récupération et de déperdition de bouillie, ainsi que pour le rayon de giration (4,63 m). Les utilisateurs ont apprécié la prise en main et le nettoyage facile, ainsi que le réglage du flux d’air. Ils ont regretté le manque d’assistance à la conduite et le caractère dangereux des mousses de récupération des panneaux.