La filière vin interpelle les candidats à la présidentielle lors du Salon de l'agriculture
Les professionnels de la filière vin ont attiré l'attention des élus et candidats sur des points comme les politiques de santé, la réglementation ou encore le commerce international, qui risque de se tendre avec la guerre en Ukraine.
Les professionnels de la filière vin ont attiré l'attention des élus et candidats sur des points comme les politiques de santé, la réglementation ou encore le commerce international, qui risque de se tendre avec la guerre en Ukraine.
Le Salon de l’agriculture a été particulièrement visité par les politiques cette année, élection présidentielle oblige. La filière vin en a profité pour faire passer ses messages aux candidats. Avec en premier lieu celui de la place du vin dans la politique de santé. « Nous savons que le vin c’est de l’alcool, on l’assume, pose Bernard Farges, président du Comité national des interprofessions des vins à appellation d'origine et à indication géographique (Cniv). Mais c’est aussi un plaisir, qui s’éduque. Il faut promouvoir une consommation responsable. » Lors de son passage, Jean Castex s’est montré ouvert à ce que les plans de santé soient présidés par les services du premier ministre, et non pas par le ministère de la Santé seul, comme c’est le cas aujourd’hui.
Sur le volet commercial, la filière a rappelé qu’elle a besoin des élus dans la diplomatie économique. Car la vigne fait vivre de nombreux territoires et représente des emplois et productions non délocalisables. « Mais 14,5 milliards d’euros d’excédent commercial ça ne se fait pas tout seul, fulmine Bernard Farges. La diplomatie économique est trop timide. Il faut qu’à l’étranger, les politiques soient les étendards de notre savoir-faire et de notre art de vivre à la française. »
La chute de l’économie mondiale plus impactante que la guerre ukrainienne
Enfin, les professionnels du vin ont exprimé leur besoin de pouvoir innover et évoluer face au changement climatique. La filière veut être motrice sur le sujet carbone, devenir solution. Mais elle a besoin d’outils réglementaires et scientifiques. « Au lieu de cela on nous met des bâtons dans les roues, peste Jérôme Despey, président du conseil vin de FranceAgriMer. Nous faisons des efforts. Nous avons présenté un plan environnement et ne voyons en retour que surtranspositions, à l’instar des ZNT. » À ce propos, le ministre de l’Agriculture a indiqué que la vigne devrait sortir du cadre du Plan pollinisateur, face aux arguments avancés par la filière.
Impossible par ailleurs de passer sur le salon sans parler de géopolitique. La filière s’est montrée préoccupée, pas tant par les risques de perdre le marché Russe, plutôt restreint, que par la déstabilisation de l’économie. Car les conflits armés impactent toute l’économie, et le commerce du vin est généralement très dépendant de la bonne santé économique des pays consommateurs.