Entretien avec Michel Roumégoux
" La concurrence entre les différentes catégories de vin n’est pas un sujet "
À la demande de Stéphane Le Foll, les responsables professionnels doivent réfléchir à un plan
stratégique à l’horizon 2020. Michel Roumégoux, ancien député-maire de Cahors, avait remis à Michel Barnier en décembre 2008, un rapport intitulé Vin/Vin 2020, Plan stratégique de valorisation de la filière vitivicole française à l’horizon 2020. Ses propositions peuvent-elles encore inspirer la filière ?
Votre rapport définissait des urgences, notamment concernant la place du vin dans la société française…
C’était l’une des propositions qui avaient le mérite de ne rien coûter. Force est de constater,
qu’aujourd’hui, la reconnaissance publique du vin en France n’a pas beaucoup évolué. J’avais proposé de donner à tous les ministres concernés des éléments de langages pour leur permettre de défendre une vision positive du vin sans avaler leur chapeau, ministre de la Santé compris !
Vous parliez d’un pacte de croissance à l’export. Que peut-on en dire aujourd’hui ?
Il y a toujours un gros travail à accomplir. Nous abandonnons trop de marchés aux Espagnols, au Nouveau monde. Pourtant, nous n’avons ni limites quantitatives, ni limites technologiques pour offrir aux marchés ce qu’ils attendent.
Il est contreproductif de ne pas proposer des vins en vrac plus qualitatifs à l’export. La concurrence entre les différentes catégories de vin (AOP, IGP…) n’est pas le sujet.
Sur certains points notifiés dans votre rapport, il y a eu des avancées…
Trop peu à mon goût. Mais des choses ont bien progressé comme par exemple l’œnotourisme, sous la pression stimulante et pédagogique du conseil supérieur de Paul Dubrule. J’avais également souhaité que des analyses stratégiques soient proposées aux vignerons en caves particulières. Vous me dites que cet outil est à leur disposition aujourd’hui, tant mieux !