" Il y a des solutions plus efficaces pour réduire l’abus d’alcool que le Dry January »
Lors du colloque international consacré à la Prohibition du 5 au 9 novembre à Reims, une session était consacrée aux consommateurs. Nous avons rencontré la lobbyiste Marjana Martinic, fondatrice du cabinet MM Science & Policy Advisors et ancienne vice-présidente de l’Alliance internationale pour une consommation responsable (IARD). Elle relativise la portée des partisans d’une abstinence toujours plus stricte.
Lors du colloque international consacré à la Prohibition du 5 au 9 novembre à Reims, une session était consacrée aux consommateurs. Nous avons rencontré la lobbyiste Marjana Martinic, fondatrice du cabinet MM Science & Policy Advisors et ancienne vice-présidente de l’Alliance internationale pour une consommation responsable (IARD). Elle relativise la portée des partisans d’une abstinence toujours plus stricte.
Quel est votre regard sur les groupes de pression opposés à la consommation d’alcool ?
La plupart de ces personnes sont convaincues que l’alcool est mauvais, quelle qu’en soit la raison. C’est une question d’idéologie. Les partisans de pratiques telles que le Dry January (« janvier sobre », un défi comparable au « mois sans tabac », NDLR) ne souhaitent pas nécessairement créer une nation d’abstinents. Je pense qu’ils veulent plutôt provoquer une prise de conscience chez les consommateurs.
Quel peut être l’effet du Dry January ?
Je ne crois pas que le public des buveurs modérés soit vraiment ciblé par cette démarche. D’une certaine façon, c’est plutôt le consommateur lambda, ainsi que les gouvernements et l’industrie qui sont visés. Promouvoir un mois entier de sobriété, c’est bon pour leur image et pour la communication. Mais il y a des solutions bien plus efficaces pour réduire l’abus d’alcool.
Quels sont les moyens pour diminuer les pratiques à risque ?
Il faut cibler le public, et l’éducation a toute sa place ici. Il est par exemple possible de s’adresser au jeune public dans le milieu éducatif. De nombreux programmes de sensibilisation impliquent les parents, en leur donnant les clés pour parler de la question de l’alcool avec leurs enfants. L’éducation à l’alcool doit aussi concerner les médias, dont les publications déforment parfois les faits scientifiques. Enfin, les professionnels de santé doivent eux aussi être sensibilisés à cette question, car c’est un sujet qui n’est pas correctement enseigné.