Endeuillée par la mort d’une agricultrice, la mobilisation agricole se poursuit dans l’attente de « décisions concrètes » du gouvernement Attal
La mort d’une jeune agricultrice sur un barrage routier dans l’Ariège endeuille le mouvement de mobilisation agricole qui continue sur tout le territoire français dans l’attente d’annonces concrètes du gouvernement de Gabriel Attal.
La mort d’une jeune agricultrice sur un barrage routier dans l’Ariège endeuille le mouvement de mobilisation agricole qui continue sur tout le territoire français dans l’attente d’annonces concrètes du gouvernement de Gabriel Attal.
Tôt ce mardi 23 janvier au matin, une agricultrice a été tuée, son mari et sa fille adolescente grièvement blessés sur un barrage routier dans l’Ariège. Les trois occupants de la voiture qui a foncé sur le mur de paille ont été interpellés et placés en garde à vue, selon une source policière citée par l’AFP. Amie de Jérôme Bayle, figure de la mobilisation sur l’A64, la jeune agricultrice, Alexandra Sonac, 36 ans, était éleveuse de vaches limousines et productrice de maïs semence dans le village de Saint-Felix-de-Tournegat, rapporte l’agence de presse.
Retrouvez le portrait d'Alexandra Sonac, la jeune agricultrice décédée, dans Terres d'Ariège
⚫ Ariège: Arnaud Rousseau annonce un mort et deux blessés dans un accident sur un blocage des agriculteurs
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Un drame pour nous tous, réagit Marc Fesneau
« C’est un drame pour nous tous », a réagi Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, dans un communiqué.
Dans le cadre d’une action syndicale pour défendre sa profession et exprimer ses attentes, une jeune agricultrice est décédée tôt ce matin en Ariège.
Je pense à elle, je pense à son conjoint et à sa fille qui luttent encore pour leur vie.
C’est un drame pour nous tous.…— Marc Fesneau (@MFesneau) January 23, 2024
« Dans le moment particulier que vit l'agriculture, ce genre de drame est difficile à vivre », a déclaré Arnaud Rousseau, président de la FNSEA ce mardi matin sur RMC en appelant « tout le monde au calme et à la raison et à faire en sorte que cette colère s'exprime dans le respect des biens et des personnes ».
« La mobilisation des agriculteurs peut durer « une journée », « une semaine » ou « le temps qu'il faudra pour que les réponses soient apportées » », a déclaré Arnaud Rousseau sur les ondes, poursuivant « nous apprenons chaque minute que des points de blocage nouveaux s'ouvrent ».
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« On ne se contentera pas de mesurettes » a prévenu Arnaud Rousseau
Après plus de deux heures de réunion, lundi 22 janvier avec Gabriel Attal et Marc Fesneau, Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a déclaré hier soir sur le perron de Matignon : « aussi longtemps qu’il n’y aura pas de décisions concrètes il n’y aura pas de levée des actions sur le terrain ».
« On ne se contentera pas de mesurettes », a prévenu le président du syndicat majoritaire agricole après avoir posé le diagnostic des difficultés que rencontrent les agriculteurs devant le nouveau Premier ministre.
Arnaud Rousseau (président de la FNSEA): "Aussi longtemps qu'il n'y aura pas de décisions concrètes, il n'y aura pas de levées des actions menées sur le terrain" pic.twitter.com/xDLkkHoOkg
— BFMTV (@BFMTV) January 22, 2024
Demande de simplifications et de déduction de la TICPE remboursable sur le GNR
La FNSEA et les Jeunes agriculteurs attendent du gouvernement qu’il aille vite sur plusieurs aspects.
Sur le plan national, la simplification est un des éléments principaux sur lequel les représentants agricoles attendent une avancée.
Sur le gazole non routier, la FNSEA a réclamé au Premier ministre que la TICPE remboursable soit déduite directement sur facture plutôt d’obliger les agriculteurs à l’avancer puis à remplir des dossiers pour la demande du remboursement.
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Le premier Ministre doit aller sur le terrain à la rencontre des agriculteurs
Sur le plan européen, FNSEA et Jeunes agriculteurs attendent de la France qu’elle remonte fortement au créneau au niveau de la Commission européenne pour obtenir l’abandon de la jachère de 4% sur 2024.
En coordination avec ses homologues allemands et italiens, la FNSEA souhaite aussi voir la Commission européenne revenir sur les éléments de décroissance contenus dans le Green Deal.
« On doit aller vite au niveau national et européen », a déclaré Arnaud Rousseau, parlant aussi de la « dignité des agriculteurs » qui « aujourd’hui peinent à trouver leur place ».
« Pour redonner la confiance le premier Ministre doit aller sur le terrain à la rencontre des agriculteurs. Il doit entendre ce que les agriculteurs veulent lui dire », a-t-il poursuivi.
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Marc Fesneau promet des réponses dans les prochains jours
« Collectivement on a un travail à faire pour rétablir la confiance » a affirmé Marc Fesneau, à la sortie de la réunion avec la FNSEA, affirmant que le Premier ministre apporterait des réponses dans les prochains jours. Une réunion de travail devant démarrer sur le sujet dès lundi 22 janvier à 22h.
A court terme, le ministre de l’Agriculture a affiché la volonté du gouvernement d’aller vite sur le sujet des négociations commerciales (avec notamment un renforcement des contrôles) et le dossier de la simplification « avec des solutions mises à l’œuvre rapidement ».
Syndicats agricoles reçus à Matignon: "Il y a un besoin de réaffirmer une forme de confiance qui doit se traduire dans les actes", affirme le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau pic.twitter.com/pq8Rv7MjC7
— BFMTV (@BFMTV) January 22, 2024
Dans les semaines qui viennent, le projet de loi d’orientation agricole sera enrichi par d’autres mesures de simplification. Le cabinet du ministre ne garantie pas que le projet sera prêt pour le salon de l’Agriculture.
Sur les sujets européens, le cabinet de Marc Fesneau affirme que la France qui a déjà soulevé le point du 4% de jachère avec 22 autres membres de l’Union européenne en novembre dernier va de nouveau interpeller la Commission européenne.
En attendant le retour concret du gouvernement, Arnaud Rousseau a prévenu que les fédérations départementales décideraient de la suite du mouvement agricole à donner. « Le terrain commande, on affirme qu’il ne faut pas de violence, pas de dégradation », a seulement déclaré le président de la FNSEA prévenant « de façon pacifique et déterminée on peut faire durer les choses, les mots ne suffisent plus ».