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Du thermique en demi-teinte

Vapeur d’eau, mousse, infrarouge… De nombreuses techniques de désherbage thermique fleurissent, sans pour autant démontrer une efficacité similaire à celle du chimique.

Le Schiumone de Tecnovict désherbe au moyen d'une mousse à 60°C. Il devrait être commercialisé courant 2018.
© Tecnovict

Hormis les appareils à flamme directe, de nombreux autres procédés de désherbage thermique existent. Citons ainsi les rampes de désherbage à la vapeur d’eau, le désherbage par infrarouge, ou encore l’application de mousse chaude. Pour chaque système, le mode d’action est identique : il s’agit de détruire les herbes par la chaleur, avec « pas ou peu d’effet racinaire », indique Christophe Gaviglio, de l’IFV. Le nombre de passages, tout comme pour le thermique classique, demeure donc conséquent : entre 5 à 8 fois par an. Ce qui implique un temps de travail élevé, une consommation importante de gaz ou de fioul, et donc des émissions de CO2. De plus, des interrogations demeurent quant à l’impact de ces solutions sur la faune à la surface du sol, aucune étude n’ayant encore été réalisée. Malgré tout, ces technologies disposent d’atouts certains : elles n’ont pas d’incidence sur le rendement et permettent d’intervenir quel que soit l’état du sol, pour peu que la parcelle soit praticable. De plus, elles limitent l’érosion.

Ainsi, depuis plusieurs années déjà, l’entreprise Hydro-France propose une rampe de désherbage à l’eau chaude, dénommée Désherbeur Écolo, qui pulvérise de l’eau à 135 °C et à 20 bars. Le modèle viticole dispose d’un moteur animé par la prise de force du tracteur et d’une chaudière, qui consomme 13 l/h de fioul environ. L’appareil est ensuite muni d’une cuve à eau d’une contenance de 1 000 litres, placée sur une remorque de 1,44 m de largeur hors tout, et d’une rampe de désherbage avec deux sabots mobiles. Au niveau du fonctionnement, il faut prévoir deux ou trois minutes pour faire chauffer l’eau avant de débuter le désherbage. Le matériel consomme 1 000 litres/hectare et roule à 1,5 km/heure. Sur le dernier Sitévi, Oeliatec exposait également une machine de désherbage à l’eau à 120 °C.

La mousse, pour conserver plus longtemps la chaleur

De son côté, l’entreprise Tecnovict planche sur un désherbage thermique par mousse. Une machine, dénommée Schiumone (qui signifie grande mousse) et attelée derrière un tracteur, vient déposer de la mousse sous le cavaillon, à environ 4 km/h. Cette mousse à plus de 60 °C, obtenue en chauffant de l’eau via un brûleur diesel, grille les adventices, sans blesser la vigne. Pour Christophe Gaviglio, l’intérêt est que « la mousse permet de conserver la chaleur plus longtemps sur les plantules, ce qui accentue théoriquement l’effet ». Selon l’entreprise, l’effet est pratiquement immédiat, pour une consommation avoisinant les 500 litres d’eau par hectare, et un coût en consommables d’environ 21 euros par hectare. La machine, qui en est encore au stade de « prototype avancé », devrait être commercialisée courant 2018, aux alentours de 15 000 à 20 000 euros, et devrait progresser à 4 km/h. De plus, la firme, qui dispose de deux produits moussants, planche sur un troisième qui serait 100 % biodégradable.

Enfin, il est possible de recourir à un procédé thermique par infrarouge, encore peu développé en viticulture, mais employé dans les espaces verts. Ce type de technologie utilise les radiations émises par une plaque incandescente en céramique, lorsqu’elle est chauffée à l’aide d’un gaz. Le rayon touche les mauvaises herbes de façon ciblée, provoquant ainsi l’éclatement des cellules de la plante qui se dessèche et meurt.

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