Marché mondial du vin 2021 : production stable et exportations record selon l'OIV
Le 27 avril, Pau Roca, directeur général de l’OIV a présenté le panorama mondial de la viticulture en 2021. Une année de reprise après le choc de 2020, avec même des records d'exportations, mais avant une année 2022 incertaine.
Le 27 avril, Pau Roca, directeur général de l’OIV a présenté le panorama mondial de la viticulture en 2021. Une année de reprise après le choc de 2020, avec même des records d'exportations, mais avant une année 2022 incertaine.
C’est le constat le plus positif du tableau 2021 de la viticulture mondiale dressé par l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) lors de sa conférence annuelle : le commerce international de vin a battu des records. Les exportations mondiales de vin ont progressé de 4 % en volume et de 16 % en valeur. Le marché mondial de vin pèse 111,6 millions d’hectolitres et 34,3 milliards d’euros en 2021.
L’indice d’exportation, c’est à dire la proportion de vins consommé dans le monde qui a passé une frontière, est de 47%. Tous les pays exportateurs ont progressé à quelques exceptions près comme l’Australie, victime des tarifs douaniers imposés par la Chine. Par catégorie, toutes les ventes augmentent à l’exception des Bag-in-box.
Une production contrastée selon les hémisphères
Du côté de la production mondiale, c’est un recul global de 1% qui est enregistré en 2021. Il est le résultat de situations opposées entre des baisses historiques de 19% en France et de 14 % en Espagne mais des records enregistrés dans l’hémisphère Sud.
Des conditions climatiques très favorables ont permis à l’Australie (+ 30 %), au Chili (+ 30 %) et à l’Argentine (+ 16 %) d’augmenter leur production. Seule exception, la Nouvelle-Zélande (- 19 %) touchée par des épisodes de gel et grêle.
Une consommation de vin en hausse globale mais variable selon les pays
Face à cela, la consommation mondiale de vin est repartie à la hausse avec une progression de 1% en 2021 selon l’OIV, alors que l’année 2020 avait enregistré son plus bas niveau depuis 2002. Elle a atteint 236 millions d’hectolitres. Mais les évolutions diffèrent selon les pays.
La consommation s'est bien maintenue aux Etats-Unis, elle progresse en France et en Espagne ainsi qu’au Brésil. La situation est différente en Chine où la baisse de la demande est continue depuis 2008. La pandémie de Covid a encore accéléré la tendance. Le recul est de 15% en 2021 par rapport à 2020.
Un tableau globalement plutôt positif alors qu’en 2021, comme la souligné Pau Roca, la pandémie n’a pas vraiment disparue. Le directeur général a salué la capacité d’adaptation de la filière.
Forte inquiétude pour l’année 2022
Mais Pau Roca a parlé des « goulots d’étranglement » auxquels la filière fait face depuis la reprise. Il a énuméré les problèmes d’approvisionnement, de transport, de coût de l’énergie, de main d’œuvre ou encore géopolitiques qu’entraînent la guerre en Ukraine. « La chaîne d’approvisionnement mondiale est à reconsidérer », a-t-il estimé.
La montée de l’inflation est une forte source d’inquiétude. Il a estimé que l’OIV devrait suivre ses effets sur la consommation de vin. Il a évoqué une probable diminution des marges, avec un fort impact pour les vins premier prix ainsi qu'une possible contraction de la demande. « Les gouvernements doivent faire attention à ne pas augmenter les taxes. Ça serait ajouter de l’essence sur un incendie », a-t-il prévenu.
Il a également rappelé que la Russie était un marché d’importation important. En 2021, c’était le 10e plus grand importateur en volume soit 2% des importations mondiales, le 8e en valeur avec 1,1 milliard d’euros, l’Italie étant au premier rang des exportateurs avec une part de 33 % devant la France à 19 % et l’Espagne à 12 %.
La résilience dont a fait preuve la filière en 2021 sera donc à nouveau sollicitée en 2022.