Des brosses intercep, pour un coup de propre rapide du rang de vigne
Les outils à brosses métalliques réalisent un faible travail du sol, mais ils se montrent intéressants lorsque les sols sont gorgés d’eau ou sur des coteaux soumis à l’érosion.
Les outils à brosses métalliques réalisent un faible travail du sol, mais ils se montrent intéressants lorsque les sols sont gorgés d’eau ou sur des coteaux soumis à l’érosion.
« À l’origine, les brosses ont été imaginées par un domaine bordelais pour nettoyer le tour des pieds de vigne et enlever les repousses de porte-greffe, se remémore Jacques Villa Campes, gérant de la société Naturagriff. En 2005 nous avons récupéré l’idée, en accord avec eux, et optimisé l’outil. » Depuis, les brosses métalliques intercep sont devenues un outil de gestion du cavaillon à part entière.
Un effet entre le désherbage et la tonte
Le principe repose sur des têtes rotatives équipées de poils métalliques abrasifs (ce sont plus précisément des lamelles, puisqu’elles sont plates), qui tournent à environ 60 tr/min et ont une action simultanée de dilacération des adventices et de travail du sol superficiel, sur 1 à 2 centimètres de profondeur. Ces têtes sont animées par un moteur hydraulique. Plus le viticulteur appuie sur les têtes et plus il impacte le sol. « Nous ne sommes pas dans le cas d’un désherbage mécanique à proprement parler, informe Christophe Gaviglio, ingénieur en charge de la mécanisation du vignoble à l’IFV. C’est un peu entre cela et une tonte. » En effet, l’outil n’attaque pas les racines des adventices, et l’action sur le sol est d’autant plus marquée que l’herbe est faible. « Ce n’est pas un outil miracle, mais il se montre avantageux dans certaines situations », reconnaît Jacques Villa Combes. C’est le cas notamment lorsque les sols sont gorgés d’eau, en sortie d’hiver par exemple, et qu’une végétation s’est installée. Un passage de brosses permet ainsi de limiter le volume de végétation et crée des conditions favorables pour la suite. Mais c’est le cas aussi pour ceux qui ne souhaitent pas trop travailler les sols à cause de l’érosion, en particulier dans les contextes de pente.
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Des utilisations variées en début de saison ou en été
Pour Christophe Gaviglio, l’emploi des brosses est à privilégier plutôt en début de printemps ou en été, pour dilacérer les plantes et faire propre jusqu’aux vendanges. Certains utilisateurs en régions montagneuses (Suisse et Autriche notamment) laissent même pousser l’herbe jusqu’à 50/60 cm puis passent avec cet outil pour créer un mulch. « Les configurations de travail se sont considérablement élargies avec l’augmentation du nombre d’utilisateurs », constate Jacques Villa Campes. Lui préconise volontiers l’alternance entre les brosses et un passage de petits disques butteurs. « Cela demande de travailler l’hiver, dit-il. On commence par un buttage après vendanges, le début du travail avec les brosses en janvier/février pour être propre au débourrement, puis on repasse les disques pour butter et étouffer les adventices quand elles font une quinzaine de centimètres en avril/mai et on finit par un passage de brosses fin juin qui met tout à plat. Quitte à repasser un coup avant les vendanges. » Il est à noter que les brosses viennent frotter la base du cep, ce qui permet d’éliminer la collerette autour du pied, sans blesser la vigne.
Un outil relativement économe en énergie
L’outil s’utilise généralement entre 6 et 7 km/h et s’adapte à toutes les situations (pierres, argiles lourdes…). L’animation hydraulique des têtes nécessite la présence d’une centrale sur le cadre. Le constructeur bordelais assure que peu de puissance est nécessaire et qu’il n’est pas utile d’avoir un régime moteur supérieur à 1 200 tr/min voire 1 500 tr/min, ce qui fait des brosses des outils relativement économes vis-à-vis de la consommation. Naturagriff décline son cadre pour enjambeurs ou tracteurs vignerons, avec plusieurs gabarits. Quelques autres constructeurs proposent désormais ce type de brosses métalliques à l’instar de Boisselet, qui présente l’installation des Brosmatic sur ses cervo-moteurs (Bio-matic), d’Orizzonti ou encore de Rabaud, dont le modèle est commun avec les vergers. Compter environ 20 000 euros pour un équipement complet.
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