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Crise chez les vignerons du Sieur d’Arques
Le 20 avril dernier, une assemblée générale extraordinaire a désavoué le président des Vignerons du Sieur d’Arques en exercice depuis 2012. Un vote qui interroge sur les choix stratégiques de cette coopérative audoise, qui réalise plus de la moitié de son chiffre d’affaires sur le marché des effervescents AOP. À moins qu’il ne s’agisse d’un simple désaveu d’un projet de caveau, jugé peu opportun par certains vignerons…
« Nous avons été mis en minorité sur notre politique conduite depuis 2012, malgré un bilan positif dès 2013 alors que la cave affichait des pertes à notre arrivée. Notre objectif était de recentrer les activités de Sieur d’Arques sur les effervescents avec un objectif de huit millions de bouteilles à cinq ans et une volonté de montée en gamme », explique Maurice Lautard, président démissionnaire des Vignerons du Sieur d’Arques. Une stratégie remise en cause, selon lui, par certains producteurs « qui voudraient, d’une part ; récolter dès maintenant les fruits des efforts engagés, et d’autre part, ne pas subir les contraintes de production en AOP (limitation de rendement, vendanges manuelles…) ». Les Vignerons du Sieur d’Arques produisent en effet deux tiers de la production en AOP des effervescents de Limoux. « Avec ce désaveu, je crains que certains vignerons ne dirigent la coopérative vers une stratégie orientée sur les futurs IGP effervescents alors que nos terroirs sont adaptés à une production AOP », ajoute Maurice Lautard.
Un projet de caveau de deux millions d’euros
Du côté des apporteurs « frondeurs », il n’est pas question de remettre en cause la production de vins effervescents d’appellation adaptés aux terroirs de la région de Limoux, ni le travail qui a été accompli par le président depuis quelques années. En revanche, « le vote de défiance est clairement un veto au projet d’investissement d’un caveau de deux millions d’euros jugé trop important pour l’heure et sur lequel le président Maurice Lautard a voulu passer en force », souligne un viticulteur qui a préféré rester anonyme.
Pour l’heure, un administrateur doit être nommé dans l’attente d’une nouvelle assemblée générale, qui désignera le nouveau conseil d’administration. Avec, à la clef, un changement de cap ou une reprise du dialogue ?