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[ COVID-19] Comment le syndicat blaye côtes de Bordeaux s’adapte pour continuer à promouvoir son appellation

Le reconfinement oblige le syndicat Blaye Côtes de Bordeaux à annuler sa traditionnelle opération Blaye au comptoir à Paris, qui devait se tenir les 4 et 5 novembre 2020. Rencontre avec son directeur, Mickaël Rouyer, pour évoquer la stratégie de l'appellation face au nouveau contexte induit par le virus.

Mickaël Rouyer, directeur de l'AOP blaye côtes de Bordeaux, a annoncé le lancement de la nouvelle plateforme de vente en ligne du syndicat pour le début d'année 2021.
© SYNDICAT BLAYE COTES DE BORDEAUX

Jusqu’au bout, l’équipe du syndicat Blaye Côtes de Bordeaux est restée optimiste sur la tenue de son évènement annuel Blaye au comptoir à Paris. Mais le reconfinement en vigueur depuis le 30 octobre a mis fin à tous ses espoirs. « Nous sommes évidemment très déçus car Blaye au comptoir est un moment privilégié d’échanges entre nos clients parisiens et nos producteurs, sur l’appellation ainsi que sur le déroulé des vendanges fraîchement achevées », regrette Mickaël Rouyer, directeur de l’appellation blaye côtes de Bordeaux.

La place du vin dans la vente à emporter, un modèle à inventer

Qualifiant l’évènement « d’opération de solidarité entre producteurs et restaurateurs », le directeur témoigne d’une inquiétude certaine sur la situation du secteur de la restauration et de la place du vin dans le modèle émergent de la vente à emporter. « Certains restaurateurs commencent à proposer des paniers repas avec un menu et une bouteille de vin. Le prix de cette dernière est dans ce cas très attractif, à peine plus cher que le prix de vente à la propriété. Mais le modèle est encore pleinement à inventer », estime Mickaël Rouyer.

Se focaliser sur le digital

Si les incertitudes sont trop grandes pour envisager de reprogrammer Blaye au comptoir, le syndicat ne veut pas se laisser gagner par la fatalité. « Nous vendons notre production à 80 % sur le marché national, ce qui est une chance compte tenu des difficultés actuelles à l’export », expose-t-il. Cette période permet à la structure de se focaliser sur la digital. « Nous sommes en train de finaliser la refonte de notre site de vente en ligne », indique Mickaël Rouyer.

+ 90 % de ventes en ligne

Et le premier confinement a eu cela de bénéfique : les ventes en ligne ont progressé de 90 % au cours des derniers mois. « Cela représente près de 10% des ventes de la boutique », se réjouit Mickaël Rouyer. La nouvelle version du site, plus ergonomique et accessible depuis les mobiles, sera accompagnée d’une montée en puissance de la présence de l’appellation sur les réseaux sociaux. « Il y aura par exemple des stories vignerons pour mettre en avant nos producteurs sur instagram », développe le directeur. Le syndicat explique avoir accentué les formations aux réseaux sociaux auprès de ses adhérents afin de les aider à se lancer. « Plus que jamais l’accent doit être mis sur le story telling, car les consommateurs ont besoin de proximité et de confiance », analyse Mickaël Rouyer.

Une campagne radio en décembre

Enfin, le syndicat a investi plus de 150 000 euros dans une campagne de communication qui sera relayée sur les principales radios nationales au cours des trois dernières semaines de décembre. Le directeur ne ferme pas la porte à une campagne télé, un média qui a la cote en cette nouvelle période de confinement mais qui reste compliqué à pénétrer dans le respect des règles de la loi Evin.

 

De la nécessité de choyer son fichier client

Les producteurs de blaye côtes de Bordeaux ne sont pas épargnés par la morosité qui touche les ventes de vin depuis le début de la crise sanitaire. « La période a le mérite d’accélérer la prise de conscience sur la nécessité d’avoir un fichier client à jour. C’est le moment de solliciter ce réseau construit au fil des ans », insiste Mickael Royer. « Ceux qui chouchoutent leur base de données expliquent que leurs clients font globalement preuve de solidarité et passent de plus grosses commandes. L’absence de salons rend difficile l’engagement de nouveaux clients, c’est donc sur ceux que l’on a déjà qu’il faut miser », conseille le directeur avant de rappeler que 70 % des producteurs de l’appellation vendent en direct.

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