Coup de froid sur les exportations de vins et spiritueux
Après plusieurs années fastes, les exportations françaises de vins et spiritueux subissent l’impact brutal de la pandémie de Covid-19 et affichent un recul marqué au 1er semestre 2020. Chiffres en mains, la FEVS a rencontré le ministre du commerce extérieur pour réclamer à nouveau un soutien aux exportateurs de vins et spiritueux.
Après plusieurs années fastes, les exportations françaises de vins et spiritueux subissent l’impact brutal de la pandémie de Covid-19 et affichent un recul marqué au 1er semestre 2020. Chiffres en mains, la FEVS a rencontré le ministre du commerce extérieur pour réclamer à nouveau un soutien aux exportateurs de vins et spiritueux.
Les chiffres des exportations de vins et spiritueux au 1er semestre 2020 sont sans appel : la crise du Covid-19 a provoqué un fort recul des volumes exportés comme en chiffre d’affaires.
Sur les six premiers mois de 2020, la perte enregistrée par rapport à l’an dernier atteint 1,6 milliard d’euros de chiffre d’affaires, soit une baisse de 24%. Le chiffre d’affaires export des vins et spiritueux français « revient au niveau qui était le sien à la fin juin 2012, soit 5 milliards d’euros », constate la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS). En volume, le recul atteint 13%.
Doublement pénalisées par la crise sanitaire et la taxe Trump en vigueur depuis octobre 2019, les exportations vers les États-Unis représentent à elles seules près d’un tiers de la baisse de chiffre d’affaires, indique la FEVS. Elles diminuent de 28% en valeur et de 15% en volume.
En pourcentage, les baisses les plus spectaculaires s’enregistrent sur la Chine, avec un recul de 45% en volume et de 40% en valeur par rapport au premier semestre 2019.
Le recul en valeur est aussi très sensible vers le Royaume-Uni (-24%), alors que la perspective d’un Brexit sans accord (no deal) semble se profiler.
La crise touche toutes les catégories
Plutôt consommés de façon festive, les spiritueux et les vins mousseux subissent les plus fortes baisses avec chacun une perte de chiffre d'affaires de 29%. Avec une diminution de 19%, les vins tranquilles ne sont pas épargnés.
La FEVS en rendez-vous au ministère du commerce extérieur
C’est avec cet état des lieux en mains que César Giron, le président de la FEVS, a rencontré Franck Riester, ministre délégué en charge du Commerce extérieur et de l’Attractivité, le 1er septembre dernier.
César Giron a « insisté sur la nécessité d’un soutien immédiat du gouvernement aux exportateurs », indique la FEVS dans un communiqué. À l’unisson de ce que martèle l'ensemble de la filière vitivinicole depuis bientôt 1 an, il a rappelé que les exportateurs français de vin attendent toujours des mesures concrètes de la part du gouvernement face aux sanctions américaines. La FEVS espère un règlement du contentieux dans le cadre d’une normalisation des relations entre l’Union européenne et les États-Unis, en évitant toute escalade qui risquerait d’alourdir encore les sanctions américaines. Elle a aussi pointé la nécessité d’anticiper la survenue d’un "no deal" avec le Royaume-Uni, en trouvant une solution pour assurer la fluidité des échanges de vins et spiritueux.