Avantage à la complantation mécanique
La chambre d’agriculture de la Charente a réalisé des essais comparatifs de complantation mécanique et manuelle. Avec un résultat satisfaisant pour la version machine, selon les conseillers.
« Avec l’augmentation de la mortalité des ceps, causée par les maladies du bois, la complantation est un sujet qui prend de plus en plus de place », remarque Jean-Christophe Gerardin, conseiller à la chambre d’agriculture de Charente. Il a donc mené une réflexion sur l’intérêt de l’utilisation d’une tarière planteuse lors d’un essai sur le terrain. Et ses premiers résultats sont plutôt satisfaisants : même si la rapidité de la complantation mécanique est moindre qu’une complantation manuelle, elle procure une meilleure régularité et une bien meilleure reprise. Le conseiller a effectué ses essais avec la tarière développée par NR Tech sur une parcelle d’ugni blanc ayant un taux de manquants de 18 %. Ladite tarière est composée d’un tube creux dans lequel l’opérateur insère le plant. Elle creuse, l’installe avec un tuteur et un manchon de protection puis ressort en rabattant la terre grâce à des ailettes. Par ailleurs, la machine a permis de planter en racines longues, contrairement à la complantation manuelle.
Des sarments plus longs l’année de replantation
Dans la parcelle de l’essai, la modalité manuelle (comptabilisation du travail de deux personnes et de la pose du tuteur avec manchon) s’est avérée plus rapide que la mécanique. Soit 28 secondes en moyenne, contre une minute à la machine. « Mais il y a deux biais majeurs, tempère Jean-Christophe Gerardin. D’une part, le tractoriste ne maîtrisait pas encore bien la tarière, et d’autre part, les salariés sont plus motivés quand ils sont dans le cadre d’une « compétition » avec la machine. Je ne pense pas qu’ils puissent tenir une si bonne moyenne sur plusieurs jours. » Par ailleurs, la tarière possède l’avantage de pouvoir arroser et amender simultanément si nécessaire. Mais le réel point fort de la machine se dévoile l’année après la plantation. Les complants ainsi installés présentent des sarments significativement plus longs, ainsi qu’un poids des racines et un chevelu plus importants. On imagine donc aisément un retour en production plus rapide, permettant de rentabiliser le temps passé à la complantation et l’amortissement ou la location de la machine. La prolongation de l’essai le dira sûrement…
Jean-Luc Metayer, gérant d’une société de travaux agricoles à Saint-Amant-de-Graves en Charente
« Une qualité de travail impossible à obtenir à la main »
« Lors de la campagne 2016, mon entreprise a remplacé près de 50 000 plants à l’aide de la machine. Une fois que les employés y ont goûté, ils ne reviennent plus en arrière ! En moyenne, nous plantons 63 pieds à l’heure, facturé 1,65 euro la remplace. Pour moi cela a un réel intérêt pratique, car l’opérateur peut travailler seul et il n’a pas à descendre du tracteur. Mais cette machine a surtout un intérêt agronomique : avec les racines longues la reprise est couronnée de succès. Rares sont les plants qui meurent derrière, contrairement à la plantation manuelle. Je vais donc investir dans deux nouvelles tarières planteuses cette année. »