Au congrès de la Cnaoc, les Variétés d'intérêt à fin d'adaptation (Vifa) posées en modèle
Lors de son congrès 2022, organisé sur l’île des Embiez, dans le Var, fin avril, la Cnaoc s’est penchée sur le vaste thème de l’innovation et des AOC. Invités à intervenir sur le sujet, l’Inao et l’IFV ont présenté les Variétés d’intérêt à fin d'adaptation (Vifa) comme un modèle d’intégration d’une innovation dans les cahiers des charges des AOC.
« Les Vifa, c’est extrêmement révolutionnaire. C’est un prisme de ce que nous souhaitons faire en termes d’expérimentation », a ainsi déclaré Christian Paly, président du Comité national des AOC vins et eaux-de-vie de l’Inao. Reste que la voie est étroite. « Soyons attentifs à ne pas déstabiliser le modèle des AOC, a-t-il aussi plaidé. On ne doit pas courir après l’innovation mais d’abord déterminer une stratégie d’adaptation ».
Se référant aussi à l’exemple des Vifa, qui permettent, dans la limite de 5 % de la surface plantée en AOC et 10 % de l’assemblage final d’intégrer un cépage expérimental, Bernard Farges, président du Comité national des interprofessions des vins à appellation d’origine et à indication géographique (CNIV), s’est interrogé : « Est-ce qu’on a besoin de 100 % de tout. 95 % du respect du cahier des charges peut suffire à respecter l’appellation », a-t-il suggéré.
« Expérimentons de façon cadrée, mais expérimentons », a lancé de son côté Jérôme Bauer, le président de la Cnaoc. Au passage, il a fustigé le manque d’écoute des dirigeants, citant notamment l’interdiction d’irriguer après le 15 août.
Sur ce point, Christian Paly a évoqué la commission irrigation constituée au sein de l’Inao. Présidée par Éric Pastorino, président de l’interprofession des vins de Provence (CIVP), elle a pour mission de faire évoluer la réglementation. À voir si le temps politique va pouvoir coïncider avec le planning climatique.