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Vétérinaire : « Je me suis installé en rurale à la suite d’un stage tutoré »

Matthieu Lafitte a intégré la clinique vétérinaire de l’Abbatiale en Haute-Marne à l’issue d’un stage tutoré de dix-huit semaines. Ce dispositif lui a permis de se former dans de bonnes conditions et a facilité son insertion professionnelle en pratique rurale.

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Mathieu Lafitte de la clinique vétérinaire de l’Abbatiale en Haute-Marne : «Au fil de mes expériences en stage, le projet d'une carrière en rurale s'est dessiné.»
© clinique de l'Abbatiale

Entré à l’École nationale vétérinaire de d’Alfort en 2017, Matthieu Lafitte ne se destinait pas à la pratique rurale. Mais son cursus de formation et les opportunités de carrière qui se sont présentées à lui l’ont fait bifurquer vers les vaches. « Nous avons en première année un stage obligatoire en élevage laitier. Je me suis bien plu à m’occuper de ces gros animaux », raconte le jeune vétérinaire.

L’année suivante, à l’occasion de son stage obligatoire en clinique ayant une activité sur les animaux de production, il a découvert la clinique vétérinaire de l’Abbatiale, qui est organisée sur deux structures sur les communes de La porte-du-Der et d’Éclaron en Haute-Marne. Cette expérience lui a donné envie de poursuivre sa formation avec eux. « J’ai fait dans cette même clinique des stages non obligatoires, et aussi mon stage d’approfondissement d’un mois en avant-dernière année. » Au fil de ces expériences, le projet d’une carrière en rurale s’est dessiné.

Pour sa dernière année de formation, Matthieu Lafitte a choisi l’alternance, toujours avec cette même clinique de Haute-Marne. « Le stage tutoré de dix-huit semaines m’a beaucoup aidé. Nous suivons partout un des vétérinaires, ce qui permet de connaître la clientèle. Mon confrère m’a fait confiance pour une transition en douceur. À la fin du stage, j’étais autonome pour les gestes techniques. » Il a alors accepté la proposition d’emploi que la clinique lui a faite à l’issue du stage.

Une transition vers l’activité professionnelle.

« Je ne fais que de la rurale », précise-t-il. Sur les sept équivalents temps plein vétérinaires de la clinique, ils sont deux pour les journées à se dédier aux élevages (40 % de l’activité en bovins allaitants) et un autre vétérinaire partage les gardes. Cette organisation fait revenir les gardes un week-end sur trois, et une semaine sur trois pour les nuits. « Ça se fait, même si c’est un gros rythme de travail, dans lequel il faut accepter de rentrer », commente le vétérinaire, avant d’ajouter : « La clinique cherche d’ailleurs en permanence à recruter pour assouplir l’organisation du travail. »

Pour lui, le principal obstacle au recrutement est l’attractivité du Grand Est, et de la Haute-Marne en particulier. En dépit de quoi, le prix de l’immobilier est un avantage à faire valoir sur cette région, et la motivation des candidats pour le territoire est souvent liée à leurs attaches familiales. « Je trouve que la convention collective des vétérinaires salariés est insuffisante », regrette-t-il par ailleurs.

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Matthieu Lafitte met en avant pour l’attractivité de son métier sa spécialisation, et son approche de médecine préventive. « Nous faisons de moins en moins d’urgences en mode pompier. » Il cite des suivis de reproduction et de parasitologie, des antibiogrammes en élevage laitier, l’hospitalisation des veaux… des pratiques qui participent à la réussite des élevages et rendent en même temps plus satisfaisantes et moins éreintantes les journées du vétérinaire.

Des aides et un binôme praticien-enseignant pour encadrer l’étudiant vétérinaire

Le stage tutoré donne lieu au versement d’une gratification à l’élève vétérinaire. La clinique qui l’accueille bénéficie aussi d’indemnités pour couvrir les dépenses liées à la mobilisation du vétérinaire tuteur pour son encadrement. Pour chaque étudiant, un binôme de tuteurs « enseignant-praticien » est constitué. Un programme pédagogique est construit en commun, incluant un suivi régulier et une évaluation finale.

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