Une cinquième école vétérinaire verra-t-elle le jour à Limoges ?
Au sénat, lors de la séance publique du 1er juin, Christian Redon-Sarrazy, sénateur de la Haute-Vienne, groupe socialiste, écologiste et républicains, a présenté le projet que porte depuis 2020 la région Nouvelle-Aquitaine de créer une école vétérinaire à Limoges et a demandé à Marc Fesneau si l’Etat avait l’intention de soutenir le projet.
Au sénat, lors de la séance publique du 1er juin, Christian Redon-Sarrazy, sénateur de la Haute-Vienne, groupe socialiste, écologiste et républicains, a présenté le projet que porte depuis 2020 la région Nouvelle-Aquitaine de créer une école vétérinaire à Limoges et a demandé à Marc Fesneau si l’Etat avait l’intention de soutenir le projet.
« Le conseil régional de Nouvelle-Aquitaine porte le projet de création d’une cinquième école nationale vétérinaire à Limoges pour répondre à la déprise vétérinaire en zone rurale. Première région agricole d’Europe et de notre pays, la Nouvelle-Aquitaine souffre d’une chute de près de 20 % en cinq ans du nombre de vétérinaires spécialisés en animaux de rente et elle n’est pas la seule région dans cette situation » a déclaré Christian Redon-Sarrazy le 1er juin lors de la séance des questions au gouvernement au Sénat. Le sénateur a affirmé que le choix d’implanter cette nouvelle école à Limoges « permettrait d’ouvrir, en s’appuyant sur les facultés de médecine et de pharmacie de l’université de Limoges, un pôle de recherche unique en France dans les domaines de la santé vétérinaire et humaine. Cette démarche s’inscrit dans la logique portée par One Health ». Il a ajouté : « Il s’agit d’organiser un écosystème fédérant les praticiens vétérinaires, les formations universitaires, les laboratoires de recherche et les entreprises leaders du secteur ».
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Quid du soutien de l’Etat ?
Le sénateur a détaillé quel serait le fonctionnement de cette nouvelle école : « Elle répondrait, en outre, à plusieurs critères innovants : une école publique avec classes préparatoires intégrées dans les cinq ans, un recrutement drainant de nouveaux profils issus du monde agricole et rural, une approche pédagogique innovante ouverte sur la pratique ». Il a affirmé : « La région Nouvelle Aquitaine est prête à financer une partie de l’implantation de la nouvelle école mais elle a naturellement besoin du soutien de l’Etat » et a déploré que « le projet semble aujourd’hui au point mort ».
Marc Fesneau a demandé un rapport au CGAAER
Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, après avoir récapitulé les différentes initiatives pour contrer la déprise vétérinaire rurale, a répondu : « A l’horizon 2030, ce sont en tout 840 vétérinaires qui seront formés en France, ce qui correspond à une augmentation de 75 % par rapport à 2017. Pour ce qui concerne la proposition de la Nouvelle Aquitaine, en accord, avec Alain Rousset, le président de la Région, j’ai commandé une mission au CGAAER d’ici la fin de l’année. Elle devra documenter les besoins et voir si elle répond à la question de la démographie vétérinaire et d’installation des jeunes diplômés dans les territoires concernés et j’ai demandé une expertise sur l’opportunité de cette création d’un point de vue financier et juridique. C’est sur base que se fera la décision du ministère ».
« Les quatre écoles existantes sont saturées »
Cette réponse du ministre n’a guère satisfait Christian Redon-Sarrazy qui a rétorqué au ministre : « Les praticiens en exercice ne représentent plus que 18 % et les quatre écoles existantes sont aujourd’hui saturées et même s’il y a des projets d’augmentation, je ne crois pas que cela sera suffisant ». Et de déplorer : « Il y a un nombre d’étudiants qui vont se former à l’étranger où les études sont plus courtes et moins onéreuses ».