l’astuce
« Un panneau clignotant télécommandé pour faire traverser le troupeau »
Pour limiter les accidents de circulation, Matthieu Alazard, éleveur au Gaec Les Chèvres de Coubisou en Aveyron, a installé un panneau avec des flashs lumineux qui se pilotent grâce à une télécommande.
« D’avril à octobre, nous faisons pâturer nos 240 chèvres bio de l’autre côté d’une route départementale passante. Les voitures roulent à 90 kilomètres heure, et c’est toujours délicat de faire traverser le troupeau. Les gens nous voient de loin, d’autant plus que l’on agite un drapeau, mais nous avons toujours la crainte d’un accident. Ce qui nous fait le plus peur, c’est qu’une file de voitures se crée et qu’il y ait un carambolage. Pour limiter ce risque, nous avons installé un panneau avec quatre flashs clignotants orange, à 750 mètres de chaque côté de la traversée. Pour activer les flashs, nous avons une télécommande qui reste toujours avec le drapeau dans la sacoche du vélo.
« Des flashs pour avertir du danger »
En 2022, nous avons acheté ces panneaux à un partenaire de la Direction départementale des territoires (DDT) entre 500 et 600 euros les deux panneaux. Nous les avons percés pour mettre les flashs à LED et y installer pour environ 250 euros d’électronique. Le père de Claire, mon associée, a fait le montage électrique avec une télécommande puissante. Nous n’avons pas voulu mettre une alimentation électrique depuis la ferme, car cela aurait été coûteux et complexe. De même, nous ne voulions pas de panneaux photovoltaïques pour ne pas nous les faire voler. Nous avons donc mis une batterie sur chaque panneau et, pendant les six mois où nous paturons, nous changeons une des batteries tous les quinze jours. Il y a une lumière à l’arrière et, depuis le point de traversée, on peut voir si les flashs sont allumés ou éteints. Les panneaux sont démontés et rentrés pendant la saison hivernale.
Nous sommes propriétaire de part et d’autre, et l’État ne peut pas nous empêcher de faire traverser le troupeau. Si un jour la DDT veut refaire la route, ils nous proposeront un boviduc, un passage sous-terrain. Cela pourrait alors être pris en charge à un tiers par le département, un tiers par la Région et un tiers par nous. Mais ce tiers restant représente un montant tellement énorme que l’on ne pourra jamais le financer…
Les chèvres ne traînent pas trop, car elles sont pressées d’aller pâturer le matin et pressées de se mettre à l’ombre le midi. Ce qui peut parfois créer un mini-embouteillage, ce sont les touristes qui s’arrêtent pour prendre des photos du troupeau ! »